Des étudiants suisses chassent les microplastiques dans les Alpes

Sortis d’une carte postale immaculée, les lacs et rivières de Haute-Engadine transporteraient-ils dans le bleu cristallin de leurs eaux des fragments infimes de fibres de plastique? Une équipe de scientifiques suisses veut en avoir le cœur net. On aperçoit des camions en file indienne, des 4×4 et des motos pris en tenaille au milieu de travaux de la voirie le long de la rive nord du lac de Saint-Moritz. Des sommets aux monts enneigés et des hôtels de luxe cinq étoiles se reflètent dans les eaux qui s’étendent au loin. Dans un coin, rattaché à un pont, à l’endroit où l’hôtel River Inn se sépare du lac, un objet ailé au profil de serpent se tortille lentement au gré du courant. «Aux curieux de passage, nous leur disons: non, nous n’attrapons pas des poissons», plaisante Dave Elsener. Au bout d’une demi-heure, le jeune scientifique zurichois remonte son chalut Manta, un système de filets faits d’aluminium permettant d’inspecter la prise du jour. Au milieu de cette eau filtrée…