Un éléphant, ça trompe même un robot

Un bras mécanique inspiré de la trompe d’un éléphant? Cela n’existe pas encore, mais c’est déjà l’histoire d’une collaboration improbable entre roboticiens italiens et biophysiciens suisses, sous l’égide d’un fonds d’innovation européen. L’annonce a fait la une le mois dernier: une équipe de l’Université de Genève a décortiqué le fonctionnement des trompes d’éléphant, pour s’en inspirer afin de créer un bras robotique. Il faut dire qu’avec cet appendice, la nature a doté les grands pachydermes d’un outil à la fois souple, puissant et extraordinairement polyvalent, comme aucune de nos machines ne sait encore l’être. Mais comment en est-on arrivé à cette idée? «Nous avions déjà travaillé sur la peau des éléphants, qui est parcourue d’un réseau de canaux minuscules servant à réguler leur chaleur corporelle», raconte Michel Milinkovitch, professeur au Département de génétique et évolution de l’Université de Genève. «Notre publication en 2018 avait fait pas mal de bruit, National…