«Soudain, la frontière suisse devient très profonde»

La frontière de la Suisse n’est pas une ligne, mais un espace aux multiples visages. Dans le pavillon suisse de la Biennale d’architecture de Venise, cet espace se déploie en un portrait collectif. Les embruns m’éclaboussent de temps en temps le visage lorsque je prends le vaporetto sur la lagune de Venise. San Pietro, Sant’Elena, San Isepo, Sant’Ana… On compte plus de 120 îles rien que dans le centre-ville, sans compter les îles environnantes et les bancs de sable du Lido. Le nombre dépend également du fait que l’on compte les rochers qui deviennent visibles à marée basse et disparaissent à nouveau avec la marée montante. «La terre ferme» n’est pas une chose définitive à Venise. Oræ – Experiences on the Border (oræ: frontières, extrémité, bord en latin), le titre de l’exposition du pavillon suisse de la Biennale d’architecture, correspond bien au territoire approximatif de la ville vénitienne. Oræ représente également la côte, cet espace mouvant entre la terre et l’eau où se…