Les épidémies changent, mais la peur qu’elles suscitent reste

Les progrès de la médecine avaient presque fait oublier que l’Occident a vécu pendant des siècles sous la menace d’épidémies. La pandémie de coronavirus vient cependant rappeler que l’humanité reste vulnérable. Elle vient aussi réveiller des peurs ancestrales, relève un historien de la médecine. Depuis deux ans, la pandémie marque la société et les différentes mesures préconisées par les autorités, comme le confinement et la vaccination, divisent les esprits. Ce n’est pourtant pas la première fois que la population est confrontée à de graves épidémies. Mais dans quelle mesure les événements actuels peuvent-ils être lus à la lumière de ceux du passé? Éléments de réponse avec Alain Bosson, historien de la médecine. swissinfo.ch: Pour un historien, quelle est la grande référence en matière d’épidémie? Alain Bosson: C’est la peste au Moyen Âge. L’Europe occidentale, qui avait été épargnée par le fléau depuis le 6e siècle, a connu un premier épisode apocalyptique de 1347 à 1351. Dans…