Pourquoi la Suisse soutient une production de sucre peu rentable

Entre octobre et décembre, plus d’un million et demi de tonnes de betteraves sont récoltées en Suisse. Elles viennent alimenter une filière sucrière indigène qui ne pourrait pas survivre sans le soutien massif de l’État. Reportage à Aarberg, la plus grande fabrique de sucre du pays. Au loin, une épaisse fumée blanche s’élève dans le brouillard matinal du Seeland bernois. En s’approchant de la gigantesque sucrerie d’Aarberg, au cœur de cette région qui fait office de jardin potager de la Suisse, d’énormes cuves de stockage surgissent peu à peu de la brume. Des odeurs de caramel et de terre se mélangent dans l’air, alors qu’un ballet incessant de camions, tracteurs et trains se pressent aux portes de l’usine pour déverser sans discontinuer leurs imposants chargements de betteraves sucrières. Entre octobre et décembre, saison de récolte de la betterave, ce sont près de 10’000 tonnes de ce légume racine blanc qui sont acheminées chaque jour ouvrable à Aarberg depuis les quatre coins…