Partir ou rester? Le dilemme cornélien des entreprises suisses en Russie

Après le déclenchement de la guerre en Ukraine, plusieurs entreprises suisses ont suspendu leurs activités sur le marché russe en raison du risque important pour leur réputation. Mais le choix de quitter le pays n’est pas toujours évident. Notre enquête. Juin 2019, les ministres des Affaires étrangères Ignazio Cassis et Sergueï Lavrov portent un toast en l’honneur de la nouvelle ambassade de Suisse à Moscou. La fête a coûté environ 700’000 francs, dont une grande partie payée par des sponsors privés. Parmi eux, des entreprises contrôlées par des oligarques suisses basés en Russie: Eurochem, le géant des engrais basé à Zoug et dirigé par Andrey Melnichenko, Volga Group de Guennadi Timtchenko, ainsi que Sulzer et OC Oerlikon, deux entreprises industrielles helvétiques de tradition dont Viktor Vekselberg est actionnaire. Parmi les soutiens figurent également Nord Stream 2, une société basée à Baar, dans le canton de Zoug, qui exploite le gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne et…