La lutte suisse, monument fabriqué de l’identité nationale

Quelque 400’000 personnes sont attendues entre vendredi et dimanche à Pratteln (canton de Bâle-Campagne), pour la Fête fédérale de lutte. Cette tradition apparemment ancestrale n’a pourtant été «fabriquée» qu’au 19e siècle, rappelle l’historien Gil Mayencourt. La Fête fédérale de lutte, organisée tous les trois ans, est l’une des principales fêtes populaires de Suisse. L’une de ses grandes particularités est qu’il n’y a ni médaille, ni coupe, ni prix en argent. Cette tradition «remonte aux premières fêtes fédérales à la fin du 19e siècle», a rappelé l’historien Gil Mayencourt vendredi dans la Matinale de la RTS. La remise uniquement de prix en nature, comme un taureau pour le vainqueur, était destinée à préserver la charge folklorique traditionnelle des jeux nationaux. «C’est né à un moment où le tourisme se développe, et notamment le tourisme alpin. Le folklore devient alors un produit d’appel économique comme un autre», a expliqué le docteur en histoire de l’Université de Lausanne.