Heinrich Anacker, le poète suisse de l’Allemagne nazie

Fils d’une famille bourgeoise du canton d’Argovie, Heinrich Anacker fut le principal poète d’Adolf Hitler. Il finit ses jours oublié et en exil, sans n’avoir jamais cessé de croire au nazisme. Le «plus grand poète suisse» du XXe siècle a connu une fin tragique. Le 14 janvier 1971, en trébuchant sur de la glace dans une rue de Wasseburg, un village situé sur la rive allemande du lac de Constance, Heinrich Anacker se tape la tête au sol, provoquant une hémorragie cérébrale. «Le médecin lui a fait une injection et il est ensuite décédé sans douleur», a raconté laconiquement sa femme. Lors des funérailles, aucun journal n’a publié la nouvelle. Aucun politicien local n’a envoyé de message de condoléances à la veuve. Le drapeau de la mairie n’a pas été mis en berne. Le monde a semblé soulagé de sa disparition. Après tout, le Suisse était une persona non grata. Connu comme le «poète du mouvement», le «poète du front brun» ou encore le «poète de la SA», Heinrich Anacker a emporté dans…