Collection Gurlitt: la gestion transparente d’un héritage inconfortable

Dans une exposition consacrée à l’héritage Gurlitt, le Musée des beaux-arts de Berne met l’accent sur ses propres recherches. Il montre ainsi les défis actuels liés aux œuvres d’art et à leur histoire. «Tirer un bilan, c’est rendre des comptes», peut-on lire en grandes lettres sur le mur. Dans cette troisième exposition consacrée à la collection d’art Gurlitt, il n’est question qu’en second lieu des œuvres elles-mêmes. Il s’agit avant tout du travail du musée sur ces œuvres. Cela représente huit années de recherche au cours desquelles il aura fallu soupeser de nombreux impondérables de nature juridique, politique et surtout morale. L’éclatement de l’affaire Gurlitt a suscité un grand émoi et lancé de vastes discussions sur le traitement de l’art spolié par les nazis. Pour rappel, le collectionneur d’art Cornelius Gurlitt a légué son héritage au Musée des Beaux-Arts de Berne en 2014. Sa collection, en grande partie héritée de son père, avait déjà été confisquée en Allemagne deux…