Lucerne, la ville qui, par sa faute, ne sera plus capitale du pays

Sur les bords du Lac des Quatre-Cantons, Lucerne s’est rêvé capitale helvétique à trois reprises dans l’Histoire. Après un premier succès des plus éphémères, elle s’est cassé les dents par deux fois du fait des Lucernois eux-mêmes. La ville et le canton ne sont toutefois pas exempts de mérites dans le développement de la démocratie suisse. Une manœuvre unique. Nous sommes en 1798 et l’oligarchie lucernoise proclame de son propre chef la fin de son règne. «La forme de régime aristocratique est abolie», annoncent les notables de la ville en date du 31 janvier. Une semaine plus tard a lieu la première élection par le peuple du parlement lucernois. Et le 1er mars, il entame ses travaux. À l’époque, deux systèmes font la pluie et le beau temps en Europe. La France révolutionnaire d’un côté, l’alliance conservatrice des monarchies d’Autriche, Russie et Grande-Bretagne de l’autre. La France promeut les conceptions républicaines. Aux Pays-Bas et en Italie, des républiques sœurs ont vu le…