Politique étrangère suisse: la fin des privilèges

Neutralité et solutions spéciales ont permis à la Suisse, pendant de nombreuses années, d’accroître discrètement sa prospérité. Mais aujourd’hui, le vent international a tourné. Alors que les États-Unis, le Japon et la Communauté européenne (CE) ont tenté, en 1986, de mettre le régime de l’apartheid à genoux par des sanctions économiques, la Suisse neutre a poursuivi son commerce avec l’Afrique du Sud. À partir de 2007, lorsque l’ONU et les États-Unis ont cherché à empêcher le régime des mollahs iraniens de fabriquer une arme nucléaire en imposant des sanctions et un embargo sur les armes, Berne a développé ses relations commerciales avec ce pays. Et, tandis que la Suisse s’est engagée pour plus de démocratie et d’État de droit dans les pays du Sud par le biais de la coopération au développement, des despotes ont continué de déposer leurs fonds sur des comptes bancaires helvétiques. Avec ses bons offices, sa tradition humanitaire, sa neutralité et la Genève internationale, le pays…