Justice restaurative : un impact positif qui gagne à être connu
La justice restaurative permet d’instaurer le dialogue entre une victime et un auteur d’infraction pénale en complément de la réponse juridictionnelle. Cette pratique commence à se développer en France, y compris avec des jeunes confrontés à la justice. Premier retour après deux années d’expérimentation.
Depuis début 2019, la justice restaurative est expérimentée dans dix services de la protection judiciaire de la jeunesse. Un bilan complet est prévu pour fin février 2021. Mais certains constats s’imposent déjà. La justice restaurative a un impact positif sur les jeunes auteurs et les victimes qui tentent l’expérience. Elle répond à leurs besoins d’apaisement. Elle permet aussi une réelle prise de conscience de l’acte commis. « En général, la rencontre avec leur victime directe leur correspond bien. C’est plus simple à mettre en place que des rencontres de groupe, où il faut parvenir à rassembler plusieurs personnes en peu de temps sous peine de démotiver les volontaires. Cela reste toutefois plus compliqué pour les mineurs en détention, dont la durée d’incarcération majoritairement inférieure à trois mois ne permet pas la mise en œuvre de la justice restaurative autant qu’en milieu ouvert », note Agathe Muriot, chargée du pilotage du dossier à la protection judiciaire de la jeunesse.
Du « cas par cas » qui demande du temps
La justice restaurative apporte également beaucoup aux agents formés à la mesure. Par le pas de côté qu’ils opèrent, ceux-ci s’enrichissent d’une expérience inédite, tant humaine que professionnelle. Reste un frein majeur : le nombre de victimes prêtes à participer. Leur information reste à encourager. « La justice restaurative n’est pas un dispositif « de masse ». Cela reste du cas par cas qui demande du temps. Dans chaque service, quelques mesures aboutissent. Il faut informer beaucoup pour orienter quelques-uns », rappelle Agathe Muriot.