Vieillesse, alcool et déprime: un cocktail toxique
La dépendance à un âge avancé se vit généralement en secret. Les Nations unies parlent d’une «épidémie cachée». Portrait d’un retraité qui y a plongé insidieusement – et qui ne peut désormais plus s’en défaire. Neuf heures et demie du matin et après deux cafés Lutz (café arrosé d’eau-de-vie), la paix revient lentement dans l’esprit de Hans-Peter Koller*. Une heure plus tard, il se sent comme dans du coton. Ensuite, c’est l’heure du déjeuner, avec un verre de vin rouge et un autre de schnaps, les nouvelles, une sieste, puis il sort faire du shopping. Le lundi et le jeudi, il rencontre une connaissance avec qui il prend un verre ou deux. Pour le dîner, il y a de l’eau minérale gazeuse mais, plus tard, quand sa femme va se coucher, il sort une autre bouteille, principalement du vin rouge et du plus lourd. Trois cafés Lutz, un ballon de blanc, ¾ d’une bouteille de rouge: c’est plus ou moins la dose quotidienne, résume ce retraité de 69 ans. «Mais bon, parfois, c’est le double avec en…