Parcours du goût : le Top Chef de la justice en édition revisité
Le 9 avril 2021, les Parcours du goût ont ouvert la saison des manifestations nationales de la protection judiciaire de la jeunesse. Avec la crise sanitaire, le challenge culinaire a eu lieu sous une forme « revisitée », au niveau local, dans les unités éducatives. Ce qui n’a pas empêché les jeunes confrontés à la justice qui participaient de rivaliser de créativité.
Pour la 21e édition des Parcours du goût, le « Top Chef » de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), des jeunes confrontés à la justice devaient réaliser un menu sur le thème de la cuisine fusion, en mêlant les saveurs de la Lorraine à celles de cuisines du monde. Challenge réussi ! À Nîmes, l’équipe Gard aux Cro’cos a réalisé un suprême de volaille aux mirabelles, saveur asiatique, en tajine, accompagné de spaetzle coco. Aux Ulis, les jeunes du restaurant d’application Les 3 Fourneaux ont proposé un pot au phô. À Bordeaux, l’équipe Les Cannelés est partie sur des brochettes de kefta au saumon avec son chou mariné et ses frites de patates douces. « Pour ceux et celles qui veulent reproduire la recette à la maison, un conseil : goûtez les trois composantes du plat en même temps et cela pétillera dans votre bouche ! « , recommande Florian*, un participant.
Pour être prêtes ce 9 avril 2021, les équipes se sont entraînées durant des semaines. « Grâce à la vente à emporter du restaurant d’application, nous avons bénéficié de précieux conseils de nos clients pour faire évoluer la création originale du plat chaud et arriver à ce résultat« , raconte Rémi, professeur technique de cuisine d’une unité éducative à Bordeaux.
>>> La liste des restaurants d’application de la PJJ
La cuisine, vecteur d’insertion
Cette année, le concours national n’a pas eu lieu, restrictions sanitaires obligent. Néanmoins, il a été convenu de maintenir un challenge, au niveau local, dans les services de la PJJ. Avec un enjeu éducatif. Au ministère de la Justice, la cuisine reste un vecteur puissant d’insertion pour les adolescents pris en charge. Elle leur apprend l’esprit d’équipe, la rigueur, la minutie, l’hygiène, la gestion du stress, le respect des horaires… Elle permet d’acquérir des compétences pour leur avenir professionnel. Certains jeunes se découvrent même une passion. C’est le cas de Florian. L’adolescent devrait bientôt signer un contrat d’apprentissage avec un restaurant. Fabien* et Mathias*, aux Ulis, préparent quant à eux un certificat d’aptitude professionnelle (CAP) cuisine.
Le jour des Parcours du goût, Éric Dupond-Moretti, en visite dans un restaurant d’application de Rennes, a lui-même rencontré l’un de ces adolescents en voie de réinsertion. « Tout le monde est gagnant : toi, en sortant de ta prise en charge avec une formation certifiante et nous [la socié té ], car grâ ce à cela tu seras réinséré et tu ne feras plus face à la justice », a glissé le ministre de la Justice à cet élève en CAP boulangerie.
*Les prénoms ont été modifiés pour respecter l’anonymat des jeunes.