La Suisse va-t-elle prendre ses distances vis-à-vis de l’UE sur la surveillance de masse?
L’accord-cadre est mort au moment même où Bruxelles s’emploie à réglementer la surveillance de masse basée sur l’intelligence artificielle. De quoi remettre en question l’avenir des normes sur la protection de la vie privée en Suisse, alors que les électeurs viennent d’adopter une des lois antiterroristes les plus strictes d’Europe. À fin mai, après sept ans de négociations, le Conseil fédéral a sabordé l’accord-cadre avec l’Union européenne, donnant un coup d’arrêt à des relations bilatérales qui avaient de toute façon atteint un niveau historiquement bas. Peu après, le 13 juin, le peuple suisse a voté clairement en faveur de la loi fédérale sur la lutte contre le terrorisme, qui donne à la police des pouvoirs accrus pour intervenir à titre préventif. La rupture avec l’UE intervient à un moment charnière des efforts de l’Europe pour lutter contre l’utilisation des technologies de surveillance des populations, non seulement par les entreprises privées, mais aussi par la police.