Dans l’antichambre de la mort
Aina souffre d’une maladie neurologique rare depuis son enfance. La Japonaise se rend à Bâle pour y mourir. Un voyage en forme de test ultime. Reportage. Aina aspire le liquide du verre à l’aide d’une paille. Son père lui serre la main. Ses yeux sont rougis. Il peut à peine le supporter. Mais il se force, car il ne veut pas détourner le regard. Juste une goutte. L’amertume se répand sur la langue d’Aina. Puis les visages de ses parents dansent devant ses yeux, ainsi que ceux de ses deux sœurs. Son chien. Des scènes pleines de vie. Les personnes qui lui ont toujours témoigné un amour inconditionnel et l’ont protégée se pressent dans son esprit. Elle ne peut pas avaler le liquide contenant la dose de pentobarbital (dont l’absorption partielle peut provoquer un coma). Des larmes coulent sur ses joues. Sa respiration commence à s’accélérer. Elle tousse. «Qu’est-ce qui ne va pas, Aina?», demande l’assistante au suicide et médecin Erika Preisig. Aina sanglote: «Je ne peux pas…