Duoday : objectif insertion pro des personnes handicapées
À l’occasion de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, le ministère de la Justice a participé à Duoday. Pendant une journée, cinq personnes en situation de handicap ont chacune formé un binôme avec un agent du ministère. Objectif : s’immerger dans le quotidien d’un agent, dépasser le handicap et parfois reprendre confiance.
Ne jamais baisser les bras. Sortir des cases qui leur sont trop souvent assignées. Marthe, Rachida, Abdélali veulent tous les trois retrouver un emploi. Quand elles ont vu l’offre de stage Duoday proposée par le ministère de la Justice, ces personnes en situation de handicap n’ont pas hésité. Si la plupart des stagiaires Duoday n’avaient aucune expérience dans le secteur public, ils se sont dit qu’il serait intéressant de découvrir l’administration.
Une journée en immersion
Marthe, ancienne responsable commerciale qui a subi une très grosse opération médicale en 2017, a découvert le travail de Sophie, greffière en détachement au service RH de l’administration pénitentiaire. « Qu’est-ce qui t’attire dans les ressources jumaines ? », lui demande Sophie dès son arrivée. « Le contact avec les personnes, la dimension humaine », répond Marthe. Pour elle, la pandémie a été un élément déclencheur d’une nécessaire reconversion vers un domaine où elle pouvait se sentir utile et retrouver du sens.
Rachida, ancienne secrétaire dans le secteur privé, a pour sa part découvert les missions de Nasséra, secrétaire administratif à la direction de la protection judiciaire de la jeunesse. « Des missions qui varient d’un poste à l’autre », précise d’emblée Nasséra, avant de lui expliquer l’organisation du service et de le lui faire visiter.
Abdélali a, lui aussi, été accueilli à la direction de la protection judiciaire de la jeunesse. Il y a découvert plusieurs métiers et a assisté à différentes séquences de travail. « Accueillir, c’est reconnaître la spécificité de la personne mais c’est aussi inclure, intégrer au groupe, c’est pour cela qu’il a été associé à tous nos travaux de la journée »,explique Anne, sa tutrice.
« Pendant une journée, j’ai oublié mon handicap »
À la fin de la journée de stage, le bilan est très positif. D’abord, du côté des stagiaires accueillis. « Dans le cadre de Duoday, on se sent comme une stagiaire lambda ou comme un employé, pas comme une personne handicapée »,souligne Rachida avant d’ajouter : « Pendant une journée, j’ai oublié mon handicap ». Un point de vue partagé par Marthe : « Aujourd’hui, je n’ai pas ressenti que je suis une personne en situation de handicap. Je me suis sentie comme une collègue, comme une collaboratrice, c’est très agréable ». La majorité des stagiaires vont candidater sur des postes au ministère et regrettent que le Duoday ne se prolonge pas.
Du côté des agents « tuteurs », le bilan est également positif. Sophie explique notamment que, si au début de la journée, elle avait peur de faire des maladresses par rapport au handicap, elle l’avait ensuite totalement oublié.