Parcours d’inspiration militaire pour les jeunes du CER d’Évreux

Les ministères de la Justice et des Armées se sont associés en vue de favoriser l’insertion sociale et professionnelle des jeunes pris en charge par la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). Cela a pris la forme d’un protocole Armées-Justice signé le 27 juillet 2021. Entre autres dispositions, ce dernier prévoit l’expérimentation d’un « parcours d’inspiration militaire » proposé aux jeunes du centre éducatif renforcé d’Évreux du 15 novembre au 15 décembre 2021. C’est cette expérimentation qu’est venu saluer le garde des Sceaux le 9 décembre 2021.

 

 

Le 9 décembre 2021, à proximité du camp militaire de Coëtquidan, cinq mineurs pris en charge par le centre éducatif renforcé (CER) d’Évreux ont rendez-vous avec le garde des Sceaux. Il s’agit pour eux de partager leur expérience du « parcours d’inspiration militaire » qu’ils ont intégré le 15 novembre.  Ce parcours, construit en partenariat entre l’équipe du CER et celle de l’association IRVIN composée en partie d’anciens militaires, a débuté par une période de rupture/immersion de quatre semaines.

Des activités de pleine nature en binôme

Durant les deux premières semaines, les jeunes ont participé àdes activités de pleine nature faites de pratiques intensives d’activités physiques, de bivouacs, d’initiation au secourisme, d’escalade… Grâce au partenariat noué avec l’école militaire de Saint-Cyr Coëtquidan, chacun faisait équipe avec un étudiant volontaire de l’école qui forme les officiers de l’Armée de terre. Ces binômes partageaient ainsi 24h/24 toutes les activités au programme : marches en binôme, tâches quotidiennes du camp, activités sportives, courses d’orientation, etc. « Cette organisation en binôme a permis aux jeunes du CER de partager des moments intenses et de tisser des liens avec d’autres jeunes aux parcours et aux motivations différents dans un souci de mixité sociale », explique Omar Nakib, le chef de projet partenariat Armées-Justice de la DPJJ.

Au moment de la visite du garde des Sceaux, le 9 novembre, les jeunes étaient entrés dans la seconde phase de l’expérimentation : celle consacrée à deux semaines de stage de génie écologique. Durant cette période, ils ont travaillé sur les savoir-être et savoir-faire en rencontrant de professionnels et des recruteurs venus animer les différents ateliers consacrés au débroussaillage, aux plantations ou encore à l’élagage. S’ils sont intéressés ils pourront d’ailleurs intégrer une formation en génie écologique par apprentissage. Omar Nakib tire un premier bilan très positif de ces premières semaines : « Les jeunes ont eu un très bon comportement. Ils sont dans une dynamique positive. Ils ont joué le jeu. Trois se sont même montrés fortement intéressés par une formation en apprentissage ».

 

Une semaine de découverte du monde militaire

À l’issue de cette première période de plein air, l’expérimentation se terminera par une semaine de découverte du monde militaire et de visites d’unités des armées ponctuée de rencontres et de pratiques d’activités avec des militaires ainsi que de découverte des métiers. Les jeunes qui souhaitent se diriger vers le génie écologique ou les métiers civils et militaires des armées se verront proposer par la suite un accompagnement vers l’insertion professionnelle. « En provoquant une rupture avec leurs habitudes et leur environnement, en leur proposant une expérience forte autour du dépassement de soi, de la vie en collectivité et de l’entraide, cette expérimentation de parcours d’inspiration militaire vise à remobiliser les jeunes autour de valeurs essentielles à la vie en société », estime le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, qui ne s’interdit pas de reproduire l’expérimentation si elle s’avérait être concluante.