La liberté de la presse aux prises avec la loi suisse sur le secret bancaire
Les journalistes écrivant sur des données bancaires volées encourent jusqu’à cinq ans de prison selon la loi suisse. La crainte de sanctions pénales a dissuadé les médias helvétiques de participer à l’enquête «Suisse Secrets», soulevant des inquiétudes sur la liberté de la presse dans le pays. «Le fait que des données bancaires soient divulguées dans des médias étrangers alors qu’il est interdit de mener de telles recherches en Suisse est une aberration qui doit être corrigée», a réagi dans un éditorial Arthur Rutishauser, rédacteur en chef du plus grand groupe de médias de Suisse, Tamedia, basé à Zurich. Sa consœur Ariane Dayer, rédactrice en chef de la rédaction romande du groupe, a pour sa part écrit: «Dans notre pays, au 21e siècle, lorsqu’un journaliste signale [l’argent du crime], il est lourdement punissable. C’est inadmissible.» Violer la confidentialité de la clientèle est considéré comme un crime pour les banques en Suisse depuis 1934. Et depuis un durcissement de la…