Pourquoi la Suisse devrait-elle redéfinir maintenant sa neutralité
«Un grand pouvoir implique une grande responsabilité». La maxime ne vaut pas que pour Spiderman, mais également pour la Suisse. Elle devrait redéfinir sa neutralité, demande l’éthicien de l’économie Thomas Beschorner. La neutralité est un principe fortement ancré dans l’histoire et la culture suisses. En cas de conflit, on ne veut prendre parti ni pour l’un ni pour l’autre camp. De cette manière, le pays s’en est bien sorti pendant des siècles, y compris sur le plan économique. Mais aujourd’hui, la Suisse pourrait bien être au seuil d’un changement d’époque. Cela se manifeste par le fait que les politiques suisses ont pu consentir, après de trop longues hésitations, à prendre à leur tour des sanctions économiques contre la Russie. En alignant leurs mesures sur celles de l’UE, ils ont aussi décidé de geler les avoirs russes en Suisse. Bien! Quant à savoir quelles mesures et sanctions seront prises à l’encontre de la Russie sur le marché des matières premières, c’est encore le silence.