Le droit populaire le plus radical en sommeil

Dans sept cantons suisses, les citoyennes et citoyens peuvent révoquer leurs autorités. Un droit qui sert essentiellement de soupape de sécurité. Et c’est peut-être pour cette raison qu’il demeure dans l’ombre de l’initiative et du référendum. La Suisse serait alors secouée par une «révolution permanente», une «anarchie organisée» dominerait le pays: telles étaient, en 1846, les mises en garde du Conseil constitutionnel bernois. Lequel réagissait à la proposition des radicaux d’introduire le droit de révoquer le Grand Conseil. Quelque 8000 électeurs devaient pouvoir demander la dissolution du Parlement et son renouvellement. Si le quorum était atteint, le peuple était appelé à se prononcer sur cette requête. Aujourd’hui, sept cantons connaissent un droit de révocation. Contrairement à ce que craignaient ses détracteurs, ce droit populaire n’a pas entraîné de «révolution permanente». Depuis son introduction, il demeure dans l’ombre. Le système politique de la Rome antique…