Viktoriia et Polina: physiquement à Berne, mais mentalement en Ukraine

Viktoriia Bilychenko et sa fille Polina se débrouillent désormais très bien à Berne. Elles apprennent l’allemand, savent où faire leurs course et quel bus mène à la gare. C’est leur nouvelle vie. L’autre se déroule dans le contact quotidien avec leur famille dans la ville de Mykolaïv, au sud de l’Ukraine. L’inquiétude et la peur sont omniprésentes. Viktoriia cuisine tout en passant un appel vidéo à sa belle-mère. Lorsque celle-ci me voit, elle me remercie en larmes d’avoir «adopté» sa belle-fille et sa petite-fille. Elle est heureuse que toutes les deux soient en sécurité. La vie à Mykolaïv est terrible, dit-elle. Les alertes aériennes et les bombardements sont de plus en plus fréquents. Elle voudrait partir, mais son mari ne veut pas. Viktoriia et Polina échangent aussi quotidiennement avec Andreï, leur mari et père resté sur place, en envoyant des photos et des vidéos. La vie n’est pas facile en ce moment pour ce marionnettiste de profession. Il reste dans l’appartement au…