Que signifie «être neutre» en Suisse ou ailleurs?
La Suisse est en quête d’une réinterprétation de sa sacro-sainte neutralité. A l’échelle internationale, cette notion recouvre des réalités parfois bien différentes. Un tour des pratiques s’impose. Depuis le début de la guerre en Ukraine, la Russie a régulièrement exigé lors des pourparlers que l’Ukraine devienne neutre. De quoi l’entraver dans son chemin vers une éventuelle adhésion à l’OTAN. Pour le chercheur suisse Pascal Lottaz, spécialiste en neutralité à l’Université Waseda à Tokyo, cette proposition vise avant tout à neutraliser l’Ukraine. «La Suisse a connu pareille situation en 1815. A la différence que la Suisse était jadis demanderesse», explique-t-il. Lors des négociations sur la neutralité de l’Ukraine, Kiev a réclamé de façon légitime des garanties sécuritaires. Si possible de la part de pays membres de l’Alliance transatlantique (OTAN). «A ce stade, les négociations n’ont pas avancé, la Russie ne souhaitant pas un scénario qui équivaudrait à une adhésion de facto à…