L’Iran et la Suisse: une relation particulière
La répression meurtrière que l’Iran mène contre les mouvements de contestation met en lumière les liens économiques et diplomatiques qui unissent Téhéran à Berne. Les manifestations s’étendent sur 200 villes. Les gens scandent «mort au dictateur!», reprenant le cri qui avait renversé le Shah en 1979. Mais on ne sait pas si, ni dans quelle mesure, ces mouvements de contestation feront vaciller le régime. Un changement de pouvoir serait aussi «dans l’intérêt de la Suisse», estime Kijahn Espahangizi, historien à l’Université de Zurich. Selon lui, l’ouverture du marché iranien offrirait à la Suisse des «possibilités incroyables». Une situation à laquelle Berne s’est déjà préparée. Le marché iranien, c’est 86 millions de personnes bien formées, les deuxièmes ressources mondiales en gaz naturel, et des caisses d’État remplies d’argent du pétrole. Et si la Suisse s’est rendue sur place en 1979 pour négocier des accords avec les mollahs, c’est parce qu’elle s’imaginait planter les…