Les lacunes de la chirurgie transgenre en Suisse

De nombreuses personnes trans souffrent de graves complications à la suite d’opérations de réassignation sexuelle réalisées en Suisse. Une grande partie d’entre elles préfèrent se faire opérer à l’étranger. Les associations et experts pointent du doigt le manque de pratique des chirurgiens helvétiques. Emma*, une jeune femme trans établie en Suisse romande, a subi sept opérations en moins d’une année et en attend désormais une huitième. Ce n’est pas ainsi qu’elle avait imaginé sa transition. Une seule intervention était initialement prévue: une vaginoplastie, soit une opération dite de réassignation sexuelle qui consiste à construire un vagin à une femme trans. «J’ai déjà eu un problème lors de la première opération. Il a donc fallu en planifier une seconde, au cours de laquelle j’ai subi une blessure au niveau du rectum. Les médecins m’ont ainsi posé une poche gastrique, que j’ai dû garder pendant neuf mois», explique-t-elle. L’expérience a été traumatisante pour la jeune femme.