«Le camp de concentration de Bergen-Belsen est ma patrie»

La musicienne Katharina Hardy a survécu à deux camps de concentration. Réfugiée en Suisse, elle a longtemps gardé le silence sur cette horreur. Témoignage de celle qui fut l’une des dernières témoins de l’Holocauste en Suisse. Il est impossible de décrire Katharina Hardy, son rayonnement, son énergie; cette attention. Il faut la rencontrer pour comprendre des phrases telles que: «Bergen-Belsen est ma patrie». Nous avant recueilli son témoignage peu avant son décès, qui est intervenu le 5 août 2022 à Spiez. Sa vie? Elle la divise en trois parties. Première période: née en 1928 à Budapest, elle commence à jouer du violon à l’âge de six ans. L’antisémitisme galopant empoisonne de plus en en plus son enfance. On lui crache dessus dans la rue, et la prestigieuse Académie de musique Franz Liszt finit par l’exclure à onze ans, «parce que je suis juive». Puis la déportation dans deux camps de concentration: Ravensbrück et Bergen-Belsen. Katharina Hardy a 16 ans et pèse 29 kilos lorsque…