La Suisse punit peu les multinationales coupables de corruption
Il n’est pas rare que des entreprises suisses soient impliquées dans des scandales internationaux de corruption ou de blanchiment d’argent. Elles doivent toutefois rarement répondre de leurs actes dans leur pays. Transparency International dénonce les lacunes de la justice helvétique. Le 2 décembre dernier, le groupe d’ingénierie helvético-suédois ABB a été condamné par la justice suisse à une amende de 4 millions de francs. Des collaborateurs de la multinationale avaient mis en place un système de pots-de-vin pour obtenir des commandes liées à la construction d’une centrale électrique à charbon en Afrique du Sud. À l’image d’ABB, les entreprises peuvent être condamnées en Suisse si elles n’ont pas pris toutes les mesures nécessaires pour prévenir de graves infractions, telles que la corruption ou le blanchiment d’argent. Cela est possible depuis 2003, lorsque la Confédération a introduit la responsabilité pénale de l’entreprise (article 102 du Code pénal), aussi appelée…