L’entrepreneur et les «jeunes filles» italiennes
Dans sa filature du Toggenburg, l’industriel Emil Bührle employait dans les années 1950 non seulement des victimes suisses de l’internement forcé, mais aussi de jeunes filles italiennes. Le consulat italien est intervenu pour les défendre. En novembre 1955, des troubles éclatent dans l’institut de Maria à Dietfurt, dans le canton de Saint-Gall. Deux cousines italiennes s’opposent aux conditions d’hébergement quasi carcérales. Lorsque la mère supérieure du centre renvoie les rebelles, huit autres jeunes filles s’en vont par solidarité et protestation. «Il y a de l’indignation parmi les Italiennes», notent les religieuses du couvent d’Ingenbohl responsables du Marienheim. Les cousines ne logent à l’institut que depuis quatre mois. Elles travaillent avec une trentaine d’Italiennes à la filature et au tissage de l’entreprise Bührle. Les Italiennes résident dans les mêmes logements que les quelque 60 jeunes filles suisses victimes d’un internement forcé. Les travailleuses étrangères…