Systématiquement spolié? Le parcours complexe de l’art non occidental
Le Musée Rietberg à Zurich est l’un des premiers musées d’art non occidental à se pencher de manière critique sur l’origine de sa collection dans l’exposition «Wege der Kunst». D’où proviennent les objets présentés? Qui en a fait le commerce? Et que s’est-il passé lorsque leurs propriétaires ont changé? Entretien avec la commissaire d’exposition Esther Tisa. swissinfo.ch: Le regard européen sur l’art et la culture a longtemps été marqué par l’arrogance coloniale. Puis les commerçantes et commerçants occidentaux ont, peu à peu, reconnu la valeur de l’art non occidental… Esther Tisa: À la fin du 19e siècle, les premiers ethnologues ont commencé à s’intéresser à l’esthétique des objets des cultures non occidentales, et non plus seulement à leur utilisation rituelle ou quotidienne. Parallèlement, un marché de l’art différencié pour les cultures extra européennes a vu le jour. Au début des années 1930, l’administration coloniale française organisait, par exemple, des foires à Abidjan…