«En Russie, critiquer est vu comme une trahison»

La Russie a toujours été un objet d’analyse en Occident, mais les aspirations colonialistes de l’empire russe ont souvent été ignorées. C’est l’avis de Botakoz Kassymbekova, chercheuse et historienne de l’Université de Bâle. Elle s’en explique à swissinfo.ch. Lorsque la Russie a entamé son agression contre l’Ukraine, Botakoz Kassymbekova a été sollicitée comme jamais, son domaine d’expertise aiguisant la curiosité des médias autant que de ses collègues. En effet, cette chercheuse originaire du Kazakhstan décrypte à l’Université de Bâle l’impérialisme et le colonialisme russes qui durent depuis deux siècles. swissinfo.ch: Depuis son agression en Ukraine, la Russie veut élargir son influence au-delà de l’Europe. Elle argue qu’elle ne traîne pas de passé colonial et se justifie d’avoir même été un fer de lance de la lutte anticolonialiste. Son argument tient-il? Botakoz Kassymbekova: Politiquement, oui en partie. La Russie surfe en réalité sur un anti-américanisme déjà bien ancré…