Quand la Suisse était la capitale mondiale de l’anticommunisme
Il y a cent ans naissait l’Entente internationale anticommuniste. Fondée par le Genevois Théodore Aubert, elle visait à contrecarrer l’action du Komintern. Ses compromissions avec les régimes fascistes et nazi ont précipité sa fin. Le 23 juin 1924 s’ouvre à Paris une conférence internationale censée poser les fondements de l’Entente internationale anticommuniste (EIA). Arrivent, rue Sédillot, dans les salons de l’Union internationale de la Propriété bâtie, des représentants de l’Europe entière ou presque. Parmi les participants, le général britannique Prescott-Decie, l’avocat et écrivain français Jean Larmeroux, mais aussi Alexandre Goutchkov, ministre du gouvernement russe provisoire en 1917, renversé par les bolchéviques. Et enfin le Suisse Théodore Aubert, qui préside les débats. L’heure est grave, du moins aux yeux des convives. Le Komintern – la IIIe Internationale dirigée de Moscou – est désigné comme l’ennemi mortel, soupçonné de vouloir convertir l’Europe entière au …