La Suisse joue à l’équilibriste entre bons et mauvais réfugiés
Les personnes qui ont trouvé refuge en Suisse n’ont pas toutes été accueillies avec ferveur ni n’ont bénéficié de droits similaires aux Ukrainien-nes. La façon dont cet accueil s’opère est liée à la géopolitique. Un regard sur des expériences antérieures s’impose. L’accueil qui est réservé en Suisse aux personnes réfugiées d’Ukraine rappelle l’année 1956. Alors que les chars soviétiques étaient entrés le 4 novembre de cette année-là dans Budapest, une vague de solidarité s’était emparée de la Suisse. Les cloches des églises avaient sonné et une minute de silence avait été observée par une population émue aux larmes par «la lutte héroïque menée par le peuple hongrois pour sa liberté». Ces personnes qui fuyaient la Hongrie avaient été accueillies sans condition préalable en Suisse. «Seule l’envie de rejoindre notre pays suffit», avait déclaré en substance le Conseil fédéral d’alors. La reconnaissance de leur lutte contre le communisme leur avait permis d’obtenir le droit d’asile…