La «Marche sur Bellinzone» ou l’échec des fascistes suisses

Il y a cent ans, le spectre du fascisme planait sur le Vieux Continent. En Suisse, surtout dans sa partie latine, divers mouvements ont salué avec enthousiasme l’arrivée au pouvoir de Benito Mussolini, dont ils partageaient les idéaux. Le 28 octobre 1922, l’enfer se déchaîne en Italie: quelque 50’000 fascistes marchent sur Rome et Benito Mussolini prend le pouvoir. Le roi Victor Emmanuel III ne lui fait pas obstacle; bien au contraire: nommé pour former le gouvernement, le Duce inaugure son régime totalitaire, qui durera plus de vingt ans. En Suisse, divers milieux accueillent l’ascension du Duce par un tonnerre d’applaudissements. Le cœur battant du fascisme suisse se trouve à Lausanne, où, en 1902, le transfuge socialiste Mussolini avait péniblement gagné sa vie en travaillant comme ouvrier et apprenti. Très vite, il était parvenu à se faire un nom au sein de la colonie italienne du canton de Vaud, se faisant remarquer grâce à des discours incendiaires et des articles cinglants…