Est-ce la fin de la médecine abordable?
Les sociétés pharmaceutiques seront bientôt en mesure de soigner de nombreux cancers et maladies génétiques. Mais les coûts de ces traitements sont prohibitifs pour une grande partie du monde. Il y a dix ans, une équipe de recherche en cancérologie de l’Université de Pennsylvanie, dans le nord-est des Etats-Unis, a touché au Graal. Tout est parti là-bas d’un prélèvement de globules blancs – élément essentiel du système immunitaire – chez une fillette âgée de six ans, atteinte d’une leucémie aiguë lymphoblastique, cancer fréquent chez l’enfant. Des cellules reprogrammées pour lutter contre la maladie ont été injectées à cette fillette déjà victime de deux rechutes après une chimiothérapie. Après deux semaines dans le coma, cette dernière s’est réveillée débarrassée de son cancer. Le traitement qui a abouti à ce quasi-miracle porte le nom de tisagenlecleucel, une immunothérapie que le groupe bâlois Novartis a contribué à développer avant de l’écouler sous le nom de marque Kymriah.