«Je n’étais pas du tout préparé à l’idée de la guerre en Ukraine»
La mobilisation «partielle» décrétée par Moscou a été un tournant pour beaucoup de Russes. Le 21 septembre 2022, tout a changé, comme en témoigne Vladislav Dontchenko, objecteur de conscience et requérant d’asile en Suisse. Depuis l’invasion de l’Ukraine, une sorte de contrat social tacite était en vigueur en Russie. L’«opération militaire spéciale» visant à «dénazifier et démilitariser» l’Ukraine devait être menée par des militaires professionnels, tandis que la population civile suivrait les événements à la télévision. Mais la mobilisation «partielle» décrétée par Moscou le 21 septembre 2022 a tout changé. Désormais, rentrer chez soi le soir après le travail et se retrouver deux jours plus tard sur le front à Kherson ou Bakhmout est un scénario inacceptable, mais plausible. Enrôlés de force, des citoyens sans véritable formation militaire et dépourvus de toute motivation guerrière ont peu de chances de survivre aux combats. Dans ces circonstances, une conscription en Russie…