«Je suis le dernier émigrant à avoir quitté le Tessin»

«Il n’a jamais quitté la Suisse», dit Alicia, l’épouse de Gianfranco Consolascio, dans leur maison de San Rafael, en Californie. L’horloger à la retraite explique comment il a commencé une nouvelle vie dans le Nouveau Monde il y a plus de 50 ans, tout en gardant un fort sentiment de nostalgie et d’amour pour son pays. L’année dernière, je me trouvais au consulat suisse de San Francisco pour une exposition personnelle consacrée au projet Moghegno-Monterey, une série de portraits dédiés aux membres des familles d’émigrants tessinois. Un homme élégant et âgé s’est approché de moi et m’a dit avec fierté: «Je suis le dernier émigrant à avoir quitté le Tessin». Gianfranco Consolascio voulait raconter son histoire personnelle de l’émigration, et je voulais comprendre ce qu’il entendait par cette phrase, puisque des gens avaient quitté le Tessin après lui et continuent de le faire. Je pense qu’il faisait référence à une question de génération: des gens qui partent par nécessité, plutôt…