La langue russe «n’est pas la propriété de la Russie»

L’écrivain et journaliste biélorusse Sasha Filipenko tient par-dessus tout à écrire en russe. Exilé à Bâle depuis l’été dernier, il nous livre son avis sur la guerre, les manifestations, la cancel culture, ainsi que sur son art. SWI swissinfo.ch : Vous avez déjà affirmé plusieurs fois que l’Europe «a abandonné» la Biélorussie». En quoi la guerre en Ukraine a-t-elle changé la donne? Sasha Filipenko: Je me suis exprimé récemment à Genève à ce propos et un journaliste suisse m’a apostrophé en ces termes. «De quel droit parlez-vous de la Biélorussie au regard des événements qui ont lieu en Ukraine?». Il n’y a en fait pas un seul pays qui ressemble actuellement au mien dans l’agenda politique européen. Nous sommes toutes et tous concerné-e-s par ce conflit et espérons qu’il se termine le plus vite possible. Et nous croisons les doigts pour que l’Ukraine l’emporte. Mais cela ne changera rien au fait que neuf millions d’individus vivant au centre de l’Europe restent aujourd’hui des…