«Nous allons supporter le coût du sauvetage de Credit Suisse pendant des années»

Si la Suisse se targue volontiers d’être un modèle de démocratie, ni le Parlement ni le peuple n’ont eu leur mot à dire dans le sauvetage de Credit Suisse. «Il s’agit d’un déni de démocratie», estiment la journaliste économique Myret Zaki et l’économiste Marc Chesney, dans notre débat filmé. «On nous a imposé une solution bricolée en deux jours, alors que nous avions quinze ans pour prendre des mesures. Cela va à l’encontre de la démocratie», déplore l’économiste Marc Chesney. À ses yeux, le rachat du numéro deux bancaire helvétique par sa rivale UBS avec les garanties de la Confédération, annoncé le 19 mars, ne résout rien. Professeur d’économie quantique à l’Université de Zurich, Marc Chesney alerte depuis des années sur les risques que représentent les géants bancaires comme Credit Suisse. Il accuse les pouvoirs publics d’avoir volontairement fermé les yeux sur ces problèmes au lieu de prendre des mesures pour éviter une nouvelle débâcle bancaire. «Nous savions depuis la crise…