Le terrible destin de ces Suissesses déchues de leur nationalité

Jusqu’en 1953, les Suissesses qui épousaient un étranger perdaient leur nationalité. Durant la Seconde Guerre mondiale, cette «règle du mariage» a scellé le sort de centaines de femmes. Certaines en sont mortes, d’autres sont devenues apatrides, à l’instar de Bea Laskowski-Jäggli. «J’ai rencontré Wladislaw en 1945. Il était prisonnier au camp de détention de Büren an der Aare. J’y travaillais en tant qu’infirmière, alors que la guerre faisait encore rage. Engagé dans l’armée polonaise en 1939, il avait rapidement été capturé par les Allemands. Après trois tentatives, il avait réussi à s’échapper et était venu se réfugier en Suisse. Comme il parlait l’allemand, il avait rapidement été engagé comme traducteur. Après la guerre, il a dû partir pour Londres, où le gouvernement polonais s’était exilé depuis 1940. Nous avons correspondu durant de longs mois. Puis je me suis dit: ‘Si tu veux être avec Wladislaw, tu dois apprendre à connaître l’Angleterre’. J’ai rapidement trouvé un emploi.