À quel point la Suisse est-elle vraiment neutre?
Alors que d’autres États disent adieu à la neutralité classique, la Suisse s’accroche obstinément à son rôle particulier. Toutefois, elle aussi s’est éloignée du concept traditionnel de neutralité. Et elle doit faire face à de nouveaux défis. Lorsque les puissances victorieuses de Napoléon ont accordé à la Suisse la neutralité perpétuelle lors du Congrès de Vienne en 1815, l’accord prévoyait que la Confédération ne participerait pas aux conflits et ne fournirait pas de mercenaires, en échange de quoi aucune autre guerre ne serait menée sur son territoire. Au cours du XXe siècle, le droit de neutralité, défini de manière plutôt étroite, fait place à une politique de neutralité volontaire: les États neutres se comportent en politique étrangère de manière à ce que les autres pays se fient à leur neutralité et croient qu’ils resteraient en dehors d’un potentiel conflit. De nombreux États européens auparavant neutres, comme la Belgique, le Luxembourg, le Danemark et la Norvège…