Cabinet Philippe ALLIAUME

Avocat à la Cour d'appel de Paris

«L’initiative sur la burqa ne sert qu’à jeter de l’huile sur le feu»

L’interdiction de la burqa et du niqab en Suisse aurait un effet contre-productif, estime la députée écologiste Greta Gysin. L’initiative «Oui à l’interdiction de se dissimuler le visage de la droite conservatrice», soumise en votation fédérale le 7 mars, n’a rien de féministe à ses yeux. Le Comité d’Egerkingen, qui a déjà réussi à convaincre le peuple de bannir la construction de minarets, tente désormais d’en faire de même avec le voile intégral. Ce groupe composé de nombreux élus issus de la droite conservatrice a lancé l’initiative «Oui à l’interdiction de se dissimuler le visage» en 2016. Les Suisses se prononceront le 7 mars en votation fédérale. Le gouvernement tout comme les Chambres fédérales recommandent le rejet du texte. Ils ont élaboré un contre-projet indirect, qui entrera en vigueur si l’initiative est refusée. Celui-ci prévoit d’introduire une obligation de montrer son visage devant certaines autorités. Le texte est principalement porté par l’Union démocratique…

«L’initiative sur la burqa défend la dignité de la femme»

C’est masqué pour se protéger du coronavirus que le peuple suisse sera amené à voter sur l’initiative «Oui à l’interdiction de se dissimuler le visage» de la droite conservatrice. «Le texte prévoit des exceptions adéquates pour des raisons de santé», souligne Jean-Luc Addor, député de l’Union démocratique du centre. La Suisse pourrait emboîter le pas à la France, la Belgique, les Pays-Bas ou encore la Bulgarie en interdisant le port de la burqa et du niqab sur son territoire. Le peuple votera le 7 mars sur une initiative populaire qui veut inscrire dans la Constitution l’interdiction de se dissimuler le visage dans l’espace public. Opposé au texte, le gouvernement a élaboré un contre-projet indirect, également soutenu par le Parlement. Il propose de créer une loi obligeant les individus à montrer leur visage lors d’une vérification d’identité effectuée par une autorité. Le Comité d’Egerkingen a lancé l’initiative pour interdire la burqa et le niqab en 2016. Composé de…

Une recherche sur le placement probatoire des conjoints violents

Une recherche sur le placement probatoire des conjoints violentsIsabelle Rome, haute fonctionnaire à l’égalité femmes/hommes, a commencé la réunion en rappelant que le placement probatoire avec contrôle judiciaire renforcé des auteurs de violences conjugales est né des réflexions menées par le groupe de travail Justice initié dans le cadre du Grenelle sur les violences au sein du couple. Il permet d’assurer un suivi strict et un accompagnement psychologique des conjoints violents, tout en leur imposant une obligation de résider dans un lieu déterminé, avant tout jugement. 

Michel Daccache, adjoint au chef de bureau, a présenté ensuite le travail du Laboratoire recherche et innovation de la Direction de l’Administration Pénitentiaire (le Lab). Pour lui, le recueil des connaissances sur le terrain et dans les services déconcentrés est essentiel pour la performativité des mesures mises en place : « Nous avons un rôle de médiation entre le monde scientifique et celui de la justice. Et nous avons une mission de diffusion et de valorisation des résultats de recherche. »

C’est dans cette logique que le projet recherche et évaluation du placement probatoire s’inscrit. Les chercheurs missionnés vont agréger les retours de terrain en vue de l’amélioration de l’accompagnement et du suivi des conjoints violents, afin d’assurer, le cas échéant, la pérennisation du dispositif en cours d’expérimentation à Nîmes et Colmar. Ils seront en constant dialogue avec les Services pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) locaux et les associations partenaires : La Cordée, ESPOIR et le CSAPA l’Argile, respectivement à Nîmes et Colmar.

Ariane Amado, chargée du projet placement probatoire au sein du Lab, a rappelé les objectifs, la méthodologie et le cadre déontologique de l’étude, avant de présenter l’équipe de chercheurs, divisée en deux volets : sociologique et judiciaire.

L’équipe des chercheurs déployés se compose de :

  • deux sociologues : Mathieu Trachmam, chercheur à l’INED, coresponsable de l’unité « Genre, sexualité et inégalités » et de Mathias Dambuyant, sociologue ayant récemment soutenu sa thèse « Veiller sur et punir. Expériences du bracelet électronique en France, en Belgique et en Suisse. »
  • deux professeures en Droit à l’Université de Paris Nanterre : Raphaële Parizot, professeure en Droit privé et sciences criminelles et Audrey Darsonville, professeure en Droit privé et sciences criminelles ; ainsi que la Doctorante Julia Delannoy, réalisant une thèse sur la circonstance aggravante des violences conjugales.

La recherche portera principalement sur la nature même du dispositif (à titre présentenciel -juge d’instruction ou JLD-  ou comme aménagement ab initio de la peine- tribunal correctionnel- ou à titre post-sentenciel- jap-) surses modalités d’application et  son impact-  en termes de prévention de la récidive, de prise en charge de la violence des personnes concernées et de protection de la famille et des enfants..

Un temps d’échange avec les représentants de chacun des deux sites expérimentaux et les chercheurs a permis de faire émerger d’autres pistes de recherches, au plan pratique comme au plan juridique. Il a été rappelé que ce dispositif doit trouver un équilibre entre l’accompagnement et le contrôle pour sa réussite.

Concernant les prochaines échéances, un point étape sera réalisé au mois de juin, pour une publication des résultats accompagnée d’un livrable de recommandations fin 2021.

Isabelle Dréan-Rivette, magistrate détachée à l’administration centrale, à la section des politiques de prise en charge au sein du département des parcours de peine, a conclu la séance en appuyant sur la volonté d’agir et de réussir de la DAP. C’est le sens même de la loi et son imbrication dans la réalité qui est questionné ici, se référant à Edgar Morin, pour qui la loi doit traduire une complexité du réel.

Pour aller plus loin Prise en charge des auteurs de violences conjugales

Une recherche sur le placement probatoire des conjoints violents

 

Micro-taxe: utopie ou proposition sérieuse?

Une initiative populaire entend introduire en Suisse une micro-taxe sur les transactions électroniques pour remplacer la TVA et les impôts fédéraux notamment. Une idée réaliste? Dans les années 1970, l’économiste américain James Tobin proposait de taxer les transactions financières sur les marchés internationaux des devises pour freiner la volatilité des taux de change et les risques de crise. Depuis, le projet de taxe Tobin a été repris par divers mouvements, mais n’a jamais abouti. La Suède a mené une expérience de courte durée dans les années 1980. Puis, après les crises financières asiatique en 1997, puis mondiale en 2007-2008, l’idée a refait surface. En 2013, l’Italie a imposé une taxe de 0,02% sur les transactions à haute fréquence pour réduire l’instabilité des marchés financiers. Au niveau européen, l’idée refait surface, après avoir été proposée voici dix ans: le budget de l’UE pour les sept ans à venir, une enveloppe de quelque 1800 milliards d’euros (1940 milliards de…

Covid-19 : les consignes pour s’adapter au couvre-feu

Le 16 janvier 2021, le Gouvernement a instauré un couvre-feu de 18 à 6 h partout en France. L’activité des services et établissements de la PJJ continue, mais des adaptations sont parfois nécessaires avec ces nouveaux horaires.

Covid-19 : les consignes pour s'adapter au couvre-feuMalgré l’instauration du couvre-feu de 18 h à 6 h en France, les missions de la PJJ (placement judiciaire, insertion, milieu ouvert, intervention éducative auprès des tribunaux, intervention éducative en détention) doivent pouvoir être assurées. Voici les nouvelles consignes à suivre :

  • en raison de leur nature, les établissements de placement judiciaire poursuivent leur activité sans modification d’organisation

  • les services d’insertion doivent, à l’instar des dispositifs d’in sertion de droit commun, poursuivre leurs activités qui ne sont pas incompatibles avec la crise sanitaire. Une attestation dérogatoire peut être fournie aux jeunes pris en charge si l’activité implique un déplacement à un horaire couvert par le couvre-feu

  • les services de milieu ouvert doivent veiller à ne fixer aucun rendez-vous aux jeunes et à leur famille dans les horaires couverts par le couvre-feu

  • les interventions éducatives auprès des tribunaux et en détention se poursuivent dans le respect des fonctionnements mis en œuvre respectivement par les services judiciaires et par l’administration pénitentiaire.

  • pour l’ensemble des dispositifs, ainsi que pour les professionnels en DT et en DIR, aucune réunion ne doit se terminer après 18 h.

Par ailleurs, si vous devez assurer des services et/ou déplacements entre 18 h et 6 h, vous devez disposer d’une attestation de votre employeur.

> Télécharger le modèle d’attestation

> Générer votre attestation numérique sur le site du Ministère de l’Intérieur

 

Enfin, une note du Secrétariat général datée du 20 janvier 2021 rappelle les nouvelles mesures mises en place dans le cadre de l’évolution de l’épidémie du Covid-19 pour limiter la propagation du virus et protéger les professionnels du Ministère de la Justice.

> Télécharger la note du 20 janvier 2021

 

La cour d’assises doit préciser ce qu’elle confisque et à quel titre elle le confisque

Si la cour d’assises n’a pas à préciser les raisons qui la conduisent à ordonner la confiscation du produit ou de l’objet de l’infraction, elle doit néanmoins énumérer les objets dont elle ordonne la confiscation et indiquer, pour chacun d’eux, s’ils constituent l’instrument, le produit ou l’objet de l’infraction.

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