Cabinet Philippe ALLIAUME

Avocat à la Cour d'appel de Paris

La pandémie fait basculer les personnes à bas revenu dans la précarité

Les mesures prises pour lutter contre le coronavirus pèsent sur l’économie et les travailleurs suisses. De nombreux individus ont de plus en plus de peine à joindre les deux bouts. Hélène et Frédéric racontent comment ils tentent de faire face à leurs difficultés financières. En Suisse, 660’000 personnes vivent sous le seuil de pauvreté, ce qui représente 7,9% de la population. Parmi elles, 3,7% sont actives professionnellement. Si l’arrivée de la pandémie a d’abord mis en grande difficulté les individus ayant perdu leur emploi, les travailleurs à bas revenu peinent désormais à payer leurs factures. Indépendants, employés d’usine, salariés à temps partiel: ils sont les premiers à faire les frais des restrictions prises pour lutter contre la propagation du coronavirus. Et plus la crise dure, plus le risque de glisser dans la précarité est grand. La pauvreté oubliée d’un des pays les plus riches du monde Avec des avoirs moyens par adulte de 598’410 dollars, les Suisses étaient les…

L’unique lien avec la mère-patrie

Entre 1956 et 1979, les Suisses de l’étranger pouvaient profiter d’une colonie de vacances en Argovie. Ce lieu emblématique était une sorte de cadeau offert par un couple d’industriels généreux à leurs compatriotes du monde entier. Les voici de retour sur le parvis du Home des Suisses de l’étranger, à Dürrenäsch, en Argovie, près de 63 ans plus tard: Hugo Wyss, Gianni Escher et Costantino Semini. Les cheveux des contemporains, tous âgés d’environ 80 ans, sont grisonnants, mais leur joie de vivre n’a pas pris une ride. «C’est donc ici que cette photo a été prise!» Costantino Semini montre un cliché à ses deux amis. «Déjà à l’époque, tu ne t’intéressais qu’aux filles, hein, Gianni», plaisante Hugo Wyss. Les souvenirs remontent peu à peu à la surface. Comme ils étaient impatients et intrigués quand, en 1957, ils se sont retrouvés devant cet établissement pour leur camp. C’était l’aventure – et le début d’une longue amitié. Destination de vacances mondiale sur le Plateau suisse Ce…

Guy Parmelin: «La Suisse accorde toujours la priorité à la santé de sa population»

Guy Parmelin deviendra pour la première fois président de la Confédération en 2021. Âgé de 61 ans, l’UDC vaudois aura pour difficiles missions de guider la Suisse dans la crise du coronavirus et de défendre l’accord institutionnel avec l’UE contre la volonté de son parti. Entretien. swissinfo.ch: Les intérêts économiques ont lourdement pesé dans les mesures prises contre le coronavirus en Suisse ces derniers mois. Le magazine Foreign Policy a par exemple titré: «La Suisse place l’austérité au-dessus de la vie». Partagez-vous cette opinion? Guy Parmelin: Non, je m’oppose à cette vision qui présente la Suisse comme un pays égoïste dans sa manière de gérer la crise du coronavirus. Nous avons toujours accordé la priorité à la santé de la population. Cela dit, une pesée d’intérêt entre les mesures sanitaires et leurs effets économiques est bien évidemment nécessaire. Jusqu’à présent, cela ne nous a pas trop mal réussi. Nous revoyons régulièrement notre dispositif. Ces dernières…

Les attentes en Suisse: perspectives politiques pour 2021

Menace d’effritement de l’accord-cadre avec l’UE, polémique interne sur les avantages et inconvénients d’une interdiction de la burqa et année cruciale pour l’OMC et l’OMS dans la Genève internationale. Si la Suisse surmonte la crise du coronavirus, 2021 ne sera pas un oreiller de paresse. Politique fédérale: une année émotionnelle en vue Le millésime politique 2020 s’est achevé par une bataille épique dans les urnes, avec un vote très serré sur l’initiative dite «pour des multinationales responsables». Pas de trêve en vue en ce début d’année: la première votation à l’agenda promet une campagne tout autant émotionnelle, si ce n’est davantage. Le 7 mars, le peuple se prononcera sur une initiative populaire visant l’interdiction du port de la burqa dans l’espace public. Déposée en 2017 par des membres de la droite dure helvétique, la proposition de modification constitutionnelle fera à n’en pas douter les gros titres de la presse internationale. Les chances de succès de…

Vaccin Covid – Le pragmatisme suisse

Un professeur d’économie propose d’offrir de l’argent à chaque personne qui se fera vacciner en Suisse.

Dans de nombreux pays du monde, la question de la vaccination face au Covid-19 sera centrale au cours des prochains mois. Si en France, le vaccin de Pfizer/BioNTech vient d’obtenir le feu vert de la Haute Autorité de Santé, une part conséquente de la population exprime des craintes ou de la méfiance.  Comme le souligne le site 20min.ch, un professeur d’économie suggère donc d’inciter les Suisses avec une contrepartie financière.

Helmut Dietl, professeur d’économie à l’université de Zurich, évoque ainsi la possibilité de donner 1.000 francs suisses (soit environ 920 euros), aux habitants de son pays qui accepteront de se faire vacciner. Pour défendre cette proposition, il met en avant deux arguments. Tout d’abord, cela permettra d’atteindre « plus facilement le seul nécessaire pour atteindre l’immunité collective ». Cela aura aussi l’avantage non négligeable de redonner du pouvoir d’achat aux Suisses. Dans sa proposition, le don financier devrait se faire en deux temps : 250 francs suisses lors de la piqûre, le reste quand l’objectif de vaccination du pays aura été atteint. Une division qui aurait pour lui l’avantage de faire des personnes vaccinées de véritables ambassadeurs. L’opération est chiffrée à 5,3 milliards de francs suisses.

Mais, la commission fédérale pour les vaccinations (CFV), ne semble pas convaincue par le procédé. Christoph Berger, le président de cette commission consultative composée d’experts, préfère miser sur la communication. « Le plus important à présent, c’est d’informer la population. La campagne de vaccination vient de débuter et les gens ont besoin de temps pour réfléchir à la question et prendre une décision ». En Suisse, la vaccination débutera au niveau national le 4 janvier, mais certains cantons vont commencer dès le lundi 28 décembre. Le vaccin de Pfizer/BioNTech a été autorisé dans le pays le 19 décembre.

https://www.capital.fr/entreprises-marches/une-prime-au-vaccin-la-surprenante-idee-suisse-1389472

Que doit envisager la Suisse sous l’angle économique en 2021?

Confinement, télétravail, interdiction de voyage: la pandémie brutalise l’économie. Mais sa puissance disruptive s’avère sélective. Alors que l’industrie pharmaceutique traverse la crise sans dégâts, l’horlogerie souffre davantage qu’à aucun autre moment depuis la Seconde Guerre mondiale. Quelles sont alors les perspectives pour la Suisse sous l’angle du travail, des entreprises et de la recherche? Le village mondial migre Traditionnellement, l’année économique suisse commence en fanfare avec le Forum économique mondial (WEF) de Davos. L’an dernier encore, l’événement drainait tous les regards avec, en particulier, la visite du président américain Donald Trump. La situation est tout autre en 2021. Le WEF déplace son assemblée annuelle à Singapour – l’année de son 50e anniversaire. Résultat, une perte en millions de francs pour l’économie suisse. Mais aussi un effet de symbole. Ce déménagement en Asie du Sud-Est souligne la concurrence croissante que fait peser ce continent sur la…

Le financement de l’attentat de Bologne mène à la Suisse

Quarante ans après, le terrible attentat de la gare de Bologne fait à nouveau la Une en Italie. La presse italienne révèle que les auteurs de l’attentat le plus meurtrier de l’histoire de l’Italie – 85 morts et plus de 200 blessés – avaient non seulement des comptes bancaires en Suisse, mais ont été rémunérés via un transfert de cinq millions de dollars parti de Genève. Le célèbre attentat de Bologne n’a pas encore révélé tous ses secrets, comme l’explique un récent article de l’hebdomadaire italien l’Espresso. En effet, de nouvelles informations sur le volet financier de ce massacre sont parvenues aux enquêteurs italiens après une salve de commissions rogatoires envoyées à la Suisse entre 2018 et 2019, et dont l’Office fédéral de la justice (OFJ) a confirmé l’existence à Gotham City. «L’OFJ a reçu un total de 12 demandes de la part de la Procura Generale della Repubblica presso la Corte d’Appello di Bologna dans cette affaire, précise un porte-parole. Elles ont été exécutées par…

Des jeunes confrontés à la justice plantent une forêt en ville

Fin novembre 2020, des jeunes confrontés à la justice de Chalon-sur-Saône (71) ont participé à un chantier d’insertion au bénéfice des habitants des Prés Saint-Jean. Dans ce quartier prioritaire de la ville, ils ont planté 400 arbres sur un espace de 100 m².

Des jeunes confrontés à la justice plantent une forêt en villeImaginez une mini-forêt urbaine. 400 arbres plantés sur un espace de 100 m². C’est l’impressionnant travail accompli par des jeunes confrontés à la justice deChalon-sur-Saône (71) dans le cadre d’un chantier d’insertion, en novembre 2020. Dans quelque temps, la pousse de ces érables, tilleuls, cerisiers sauvages et charmilles créera un îlot de fraîcheur l’été, une barrière sonore entre une grande avenue bruyante et les habitants du quartier des Prés Saint-Jean et permettra de capter le CO2 dans l’air.

Cette action éducative sensibilise les jeunes participants aux notions de développement durable et de préservation de la nature. À cette occasion, ils ont participé à la distribution de brochures pour expliquer le projet aux résidents. Ils ont également reçu la visite d’élèves d’écoles primaires qui ont participé à la plantation d’arbres et ont écouté leurs explications. Ils ont enfin visité les jardins solidaires de Chalon et en ont appris davantage sur leur fonctionnement.

Se retrousser les manches pour les habitants

Surtout, ce chantier d’insertion permet aux jeunes de découvrir un métier et des techniques tout en se retroussant les manches pour les habitants de leur ville. Pour cela, les adolescents étaient bien encadrés. Sollicités par l’office public d’aménagement et de construction (OPAC) 71 pour la réalisation des travaux, celui-ci les a équipés et accompagnés techniquement sur le chantier. Auparavant, les professionnels de la protection judiciaire de la jeunesse avaient assuré le repérage et l’accompagnement des jeunes selon leur projet d’insertion. Le pôle emploi et la mission locale ont réalisé leurs bilans individuels et collectifs. Enfin, l’association Emplois services a porté le projet sur le volet insertion par l’activité économique et a géré les contrats de travail et la rémunération des jeunes. En complément, des volontaires en service civique d’Uni-Cité les ont rencontrés pour leur parler de l’engagement en service civique et de leur parcours.

Les restaurants d’application font aussi de la vente à emporter

Avec la crise sanitaire, les restaurateurs ont dû s’adapter. Beaucoup se sont mis à la vente à emporter. L’Atelier du goût, un restaurant d’application du Ministère de la Justice situé à Chaumont (52), a suivi le même chemin dans le respect des gestes barrières. Pour contenter la clientèle mais aussi et surtout pour continuer la prise en charge pédagogique des jeunes confrontés à la justice qu’il accueille.

Les restaurants d’application font aussi de la vente à emporter« C’était très frustrant : on sortait d’un an de travaux, avec une nouvelle décoration de la salle et on avait hâte d’en faire profiter nos clients », confie Hassina, la responsable de l’unité éducative d’activités de jour Aube/Haute-Marne, en parlant de la fermeture des restaurants. Avec Olivier, éducateur cuisinier à l’Atelier du goût, on a cherché une solution pour continuer de proposer des activités aux jeunes et faire vivre le restaurant d’application. Naturellement, on s’est dit qu’on allait essayer de faire des plats à emporter. »

Menu et commandes par courriel

Et la clientèle habituelle a répondu présente ! »On est même obligé de limiter les commandes car on ne peut être que quatre maximum en cuisine, dont un jeune que j’accompagne tout particulièrement », précise Olivier le cuisinier.

Concrètement, une programmation hebdomadaire est envoyée par courriel aux clients qui ont laissé leur adresse de courrier électronique. Trente portions servies dans des barquettes alimentaires micro-ondables, à 7 € la part, sont disponibles le mardi, mercredi et jeudi. Au menu : blanquette de veau à l’ancienne et ses pommes de terre grenailles, filet de poisson du jour et sa julienne de légumes, paleron de bœuf braisé aux légumes d’hiver ou encore joue de porc confites au cidre et au miel et ses tagliatelles fraîches…

Un retrait des commandes en toute sécurité

Les commandes sont prises par retour de courriel ou téléphone. Pour les retirer, Hassina et Olivier ont mis au point un dispositif précis pour assurer la sécurité des professionnels, des jeunes et des clients : « Les clients empruntent un circuit, avec un fléchage extérieur et intérieur. Ils entrent par la porte secondaire du bâtiment, inscrivent leurs coordonnées sur une étiquette à déposer dans l’enveloppe du jour. Ils doivent se passer les mains au gel hydroalcoolique mis à disposition, puis ils avancent jusqu’au point de retrait des plats et ils ressortent par la porte principale. Ainsi, il n’y a pas de croisement. »

Le succès au rendez-vous

Le fichier client de l’Atelier du goût comporte 300 noms, mais le bouche-à-oreille a également fortement fonctionné. « J’avais prévu de faire 25 portions par jour, on est monté à 30. Mais je suis obligé très rapidement de stopper les commandes, car c’est très vite complet » explique Olivier.

Pour les jeunes, c’est un moment de travail, d’apprentissage et de partage. Ici, ils se forment pour se construire un avenir. Au-delà des compétences qui pourront leur servir pour leur insertion professionnelle, ils reprennent confiance en eux, se responsabilisent, apprennent à se « sociabiliser ». Et certains clients apprécient tellement leur prestation qu’ils n’hésitent pas à leur laisser des pourboires.

Pour ces habitués, la vente à emporter permet de retrouver un peu « la convivialité du restaurant » et, pour certains, c’est « l’occasion de faire un petite sortie ». Et Hassina d’apprécier que « certains ont visité la salle après les travaux et ont hâte d’y revenir. »

Lire aussi : Au coeur d’un restaurant d’application

Ils entretiennent les chemins pour trouver leur voie

Dans les Hautes-Alpes, des jeunes confrontés à la justice participent à l’entretien de sentiers de randonnée et de chemins communaux. Des travaux d’intérêt généraux pour « réparer » les actes commis et les mettre sur le chemin de l’insertion sociale et professionnelle.

Ils entretiennent les chemins pour trouver leur voieSi vous vous promenez dans les Hautes-Alpes, vous trouverez peut-être les sentiers de randonnée et les chemins communaux bien entretenus. Ce sera, en partie, grâce aux jeunes du centre éducatif renforcé d’Aspres-Buëch. Par le biais d’une convention passée entre le CER et la communauté de communes Duëch-Dévoluy, ces adolescents sont amenés à réaliser des travaux d’intérêt généraux au bénéfice des communes.

Ainsi, leur première mission consiste à débroussailler le chemin qui relie la commune du Saix à l’abbaye de Clausonne. Certains seront également affectés à des taches d’entretien ou de rénovation du patrimoine historique et naturel.

Ces chantiers d’insertion permettent aux jeunes de se réhabiliter, de « réparer, » tout en œuvrant au service des habitants. Au fil du temps, ils vont développer des compétences et gagner confiance en eux. De leur côté, les habitants sentent les adolescents investis dans la vie locale.

Le diplôme de fin de séjour, un passeport pour l’avenir

Cette convention prolonge le travail au long cours effectué au centre éducatif renforcé. Au cours de leur séjour au CER, les jeunes acquièrent des savoir-faire et, pour certains, passent des diplômes comme le brevet de sécurité routière. Ils sont encouragés à mener des défis au quotidien autour du savoir-vivre. Ils réalisent tous un stage en entreprise pour contribuer à leur insertion professionnelle. Ces activités spécifiques leur permettent de reprendre contact avec la vie sociale. De nouveau, ils envisagent un avenir professionnel.

Ainsi, en cette fin d’année 2020, une remise de diplômes a récompensé les avancées réalisées durant leur séjour au CER. Elle s’est déroulée dans l’école communale où adolescents et enfants ont partagé un moment ensemble. Les petits ont dessiné et leur ont écrit des mots en leur demandant de revenir les voir !