Cabinet Philippe ALLIAUME

Avocat à la Cour d'appel de Paris

Quand le tout nouveau patron de l’ANMSM glisse sur une plaque de verglas

Les professionnels des sports d’hiver ne digèrent pas l’obligation de maintenir fermées les remontées mécaniques pour les vacances de Noël, en raison de l’épidémie de coronavirus. Alors que les stations voisines de Suisse peuvent ouvrir leurs télécabines, les stations de ski françaises dénoncent une concurrence déloyale imposée par le gouvernement. Invité de franceinfo jeudi 26 novembre, le président de l’Association des maires de stations, Jean-Luc Boch, reconnait que la Haute-Savoie détient le record national de taux d’incidence, mais il affirme qu’en Suisse, « ce taux est deux  fois supérieur et pourtant les stations sont ouvertes« . C’est faux et on vous explique pourquoi.  

Le taux d’incidence suisse nettement inférieur à celui de la Haute-Savoie

Le taux d’incidence de la Haute-Savoie est de 430 cas pour 100 000 habitants sur la semaine du 16 au 22 novembre, selon les dernières données de Santé publique France. Il s’agit du record en France. Alors qu’en Suisse, au niveau fédéral, le taux d’incidence est à 348 pour 100 000 sur la même semaine, selon l’Office fédéral de la santé publique. C‘est clairement moins que le taux haut-savoyard.    

On peut se demander pourquoi Jean-Luc Boch a fait cette confusion. La réponse se trouve vraisemblablement dans les dates retenues pour avancer ces chiffres. Le maire de la Plagne est peut-être resté fixé sur des chiffres qui datent du début du mois de novembre quand la Suisse a connu une véritable flambée de l’épidémie, avec un taux d’incidence fédéral dépassant largement celui de la France (648 cas pour 100 000 habitants contre 486 pour 100 000 en France).

La situation était particulièrement dramatique dans les cantons de Genève ou du Valais, où se trouvent de nombreuses stations de ski, dont certaines touchent la France comme Champéry. Dans le Valais, le taux d’incidence a grimpé à ce moment-là à plus de 1 420 pour 100 000 habitants. Mais depuis, ce canton a pris des mesures sanitaire fortes et le taux d’incidence a été divisé par 3,5.  

Les stations suisses ouvertes  

Quoiqu’il en soit, les stations suisses sont bel et bien ouvertes … quand elles ont suffisamment de neige, car les flocons se font cruellement attendre. Cependant, à Zermatt dans le Valais, les skieurs peuvent dévaler les pistes depuis plusieurs semaines. D’ailleurs, des photos de skieurs agglutinés dans une file d’attente pour une télécabine ont fait jaser il y a deux semaines. La police est intervenue et tout est rentré dans l’ordre. Au niveau fédéral, les stations suisses ont mis en place un protocole sanitaire. Le masque est obligatoire, sauf au moment de la descente.    

https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-vrai-du-faux/stations-de-ski-les-cas-de-covid-19-sont-ils-deux-fois-plus-eleves-en-suisse-quen-haute-savoie_4179583.html

Comment les référendums ont façonné le projet européen

La Suisse n’est pas le seul pays qui vote régulièrement sur l’Europe. Ces 50 dernières années, les citoyens de près de 30 pays ont été invités plus de 60 fois à dire oui ou non à «plus» d’Europe. Et parallèlement, une forme de référendum paneuropéen se met en place. C’est devenu une habitude: l’affiche du camp anti-européen en vue de la votation sur la libre circulation du 27 septembre ne fait pas dans la dentelle. On y voit un travailleur de bande dessinée, portant une ceinture avec les étoiles de l’UE, de derrière, qui écrase la Suisse en s’asseyant dessus. Dix perles sorties de notre coffre-fort sur la démocratie Six ans, 6600 contributions: c’est le trésor de SWI swissinfo.ch, que nous enrichissons depuis 66 mois de contenus sur la démocratie. Cet été, nous vous présentons dix articles phares de cette collection. Parce que la démocratie, avec la question du climat et la prévoyance retraite, est l’un des sujets les plus discutés de notre époque dans le monde. Avec ce visuel…

Quand la Suisse était une démocratie d’exclusion

Catholiques, juifs, athées et autres infidèles, indigents, criminels, baroudeurs, vagabonds, internés administratifs – et la liste n’est pas complète: la jeune démocratie suisse du 19e siècle excluait non seulement les femmes, mais des groupes confessionnels entiers et de nombreuses personnes vulnérables. Leur intégration a pris des générations. Depuis la fondation de l’État fédéral moderne en 1848, le corps électoral ne cesse de s’élargir en Suisse, mais ces progrès ont rencontré de nombreux obstacles. Avec beaucoup d’énergie et de calcul, les élites bourgeoises au pouvoir dans la Confédération et les cantons ont longtemps refusé le droit de vote et d’élection à leurs adversaires politiques. Et elles ont fait preuve d’une grande créativité et de persévérance pour différer l’intégration de toute sortes de groupes. Dix perles sorties de notre coffre-fort sur la démocratie Six ans, 6600 contributions: c’est le trésor de SWI swissinfo.ch, que nous enrichissons depuis 66 mois de…

Comment Pâques est célébrée dans le monde

Pâques est une fête à la fois religieuse et païenne, célébrée partout dans le monde. Elle mêle des symboles spirituels, juifs et chrétiens ainsi que des symboles païens, Pâques correspondant à l’arrivée du printemps. Il existe de nombreuses traditions allant des processions aux chants en passant par des batailles d’eau. Chaque pays célèbre Pâques en fonction de son histoire, de ses coutumes et de l’importance qu’y a la religion. Suivez-nous pour un tour du monde pascal. Les origines Dans l’Antiquité déjà, une tradition païenne consistait à célébrer l’arrivée du printemps, le renouveau et le retour de la lumière après les longs mois d’hiver. On fêtait chaque année l’équinoxe de printemps en rendant hommage à une déesse de la fertilité. Cette déesse porte différents noms selon les régions, mais on retiendra surtout celui utilisé par les Anglo-Saxons: Eostre ou Ostara… qui n’est pas sans rappeler le nom anglais de Pâques, Easter. En outre, son animal totem était le lièvre. Comme…

Le système de milice, une spécialité suisse en difficulté

L’une des pierres angulaires de la démocratie participative suisse est ce qu’on appelle le système de milice. Mais si l’origine du terme est bien militaire, ici, on ne parle pas de combattants. Dix perles sorties de notre coffre-fort sur la démocratie Six ans, 6600 contributions: c’est le trésor de SWI swissinfo.ch, que nous enrichissons depuis 66 mois de contenus sur la démocratie. Cet été, nous vous présentons dix articles phares de cette collection. Parce que la démocratie, avec la question du climat et la prévoyance retraite, est l’un des sujets les plus discutés de notre époque dans le monde. Le principe «La notion de système de milice désigne un principe d’organisation couramment pratiqué dans la vie publique en Suisse; elle repose sur l’idée républicaine selon laquelle le citoyen qui en a les capacités doit assumer des charges et des tâches publiques à titre extraprofessionnel et bénévole», indique le Dictionnaire historique de la Suisse. En résumant à l’extrême, on peut…

La Landsgemeinde de Kloten fait sauter les frontières de la démocratie

Avec plus de 31 millions de passagers l’an dernier, l’aéroport de Zurich Kloten est la principale porte d’entrée de la Suisse. Politiquement, la commune de Kloten est revenue à la forme originelle de la démocratie directe: la Landsgemeinde. Mais avec une interprétation moderne. Dix perles sorties de notre coffre-fort sur la démocratie Six ans, 6600 contributions: c’est le trésor de SWI swissinfo.ch, que nous enrichissons depuis 66 mois de contenus sur la démocratie. Cet été, nous vous présentons dix articles phares de cette collection. Parce que la démocratie, avec la question du climat et la prévoyance retraite, est l’un des sujets les plus discutés de notre époque dans le monde. Un avion de ligne passe au-dessus de la place centrale de Kloten en ce samedi d’été. De cette altitude, on dirait qu’on peut la prendre dans la main. La place, sur laquelle se réunissent quelque 700 personnes, est pavée de dalles naturelles et entourée de hautes maisons. Une scène a été installée là…

« L’hôpital capital bien en cour ne se moque même plus de la charité »…

https://blogavocat.fr/space/gilles.huvelin/content/lhôpital-capital-bien-en-cour-ne-se-moque-même-plus-de-la-charité…_

L’auteur des « lettres persanes » était prolixe. Sa correspondance a été dispersée et des fragments ont subi les avanies des évènements. Une lettre encore inconnue du public a été retrouvée dans un vieux grenier d’un manoir flanqué de deux tours rondes, pompeusement appelé château. Cette demeure contemporaine de Montesquieu me fait penser par son architecture au château de Monthyon. N’y voyez pas là un aveu ou une piste pour révéler l’identité du dernier détenteur de cette correspondance romanesque parvenue jusqu’à nous par les méandres de l’histoire. L’authenticité du texte, dont malheureusement l’introduction s’est perdue, ne permettant pas d’identifier la ville de l’immersion du scripteur, n’est pas contestée par les érudits qui se sont penchés dessus. Dans une version moderne, il m’est donné d’en porter connaissance au plus grand nombre car je le trouve édifiant pour nos mœurs contemporaines, la nature humaine ne changeant pas à travers les âges. Toutefois, en le relisant, je le trouve chaque fois plus transposable au fonctionnement d’une autre institution dans les couloirs de laquelle il m’arrive encore de me promener pour me rendre dans la vénérable Bibliothèque dont l’accès m’est autorisé car il est lié à mon état. Plus je lis ce texte et plus je me dis qu’il est descriptif des effets de « la réforme Magendie » en l’état des moeurs et de leurs effets, sur le fonctionnement de notre Cour d’Appel. Je me fais la réflexion que l’auteur a commis des textes qui sont contemporains à toutes les époques, tant les hommes sont de tous les temps et partout les mêmes et reproduisent en chaque occasion l’application de leurs constantes qualités.
Je vous souhaite bonne lecture, gens de bonne intelligence et de réflexion sur notre époque.

« Il s’agissait d’un hôpital. Pas un petit hôpital, un grand hôpital, même un hôpital capital .. mais sans une capitale au début de son nom, contrairement à l’Hôpital contigu. Cet hôpital était installé dans des locaux très anciens; régulièrement modifiés de nombreux ajouts alambiqués accumulés à travers les âges; qui ont subi autrefois un grand incendie détruisant beaucoup, mais restés aussi prestigieux que peu fonctionnels et très vastes au point de ne plus savoir quoi faire des espaces au moment où survenait la fermeture de lits ainsi que le regroupement des services sanitaires dans des constructions neuves d’empilement excentrées édifiés à la gloire de potentats dispendieux. De fait, ce lieu chargé d’histoire était tristement vide, depuis que les premiers soins avaient été déménagés dans l’amoncellement un peu pharaonique que j’ai décrit, façon astucieuse sans doute de soigner leur éventuelle peur d’être regardés de haut ou de les entraîner à avoir moins peur du vide conceptuel de l’inanité de la fonction de soigner des gens qui doivent un jour mourir quoiqu’il arrive. Cet hôpital pourtant « capital », ainsi vu par tous en ce pays, ne soignait pas n’importe qui. Ne pouvaient prétendre à s’y faire soigner que ceux sur qui les premiers secours déménagés avaient échoué, sauf à ce qu’ils soient mécontents des soins donnés ou qu’ils souhaitent des soins plus radicaux ou plus simplement qu’ils aient pris goût à l’odeur de la bétadine. Il y avait aussi des malades relevant de rares spécialités qui ne pouvaient donc dépendre d’hôpitaux régionaux. Une partie de l’hôpital n’était accessible qu’aux patients accompagnés d’un brancardier spécialisé, tout de noir vêtu à l’exception d’une forme de jabot plat, parfois jauni à la pliure du col. La complexité du brancardage avait même conduit à la pratique de brancardier spécialisé évitant aux patients et aux brancardiers amateurs de se perdre dans les couloirs formés de dédales sur plusieurs étages de l’hôpital. Ce métier avait ensuite été supprimé, au grand dam des patients qui devaient payer le coût de brancardage sans avoir de brancardier aguerri. Et on ne comptait plus les accidents de couloir générés par des amateurs, plus branquignols que brancardiers. Ce n’est un secret pour personne, les hôpitaux sont encombrés. Les médecins locaux avaient donc élaboré des examens préalables extrêmement efficaces pour expulser les patients. Avant même de commencer à étudier la maladie du patient, un examen attentif de la couleur, du format, des agrafes et reliures de son dossier permettait de le renvoyer chez lui, avec une bonne ordonnance qui en général ne le soignait pas, mais le guérissait de l’envie de revenir. On avait amélioré la technique du “dites trente-trois  » en un terrible “dites neuf cent et un chiffre de votre choix », histoire de voir si la victime potentielle des Diafoirus avait son autonomie mentale. S’il ne proférait pas le bon nombre ainsi composé de neuf cent et du chiffre auquel le Docteur pensait, le malade était éconduit. Il pouvait toujours se plaindre de l’ineptie du procédé, le recours était porté devant un collège qui usait de la même façon, de sorte que le hasard appelé chance permettait d’accèder à l’étape suivante du parcours hospitalier, car c’est de cela qu’il s’agit. Car malgré cette barrière d’entrée, certains patients arrivaient encore à entrer dans le couloir des consultations. Du coup, une seconde technique était mise en place. Elle consistait à les entasser dans des lits superposés pour un ou deux et les laisser mûrir deux ou trois ans, en leur disant de loin en loin que leur tour surviendrait. Premier avantage, le patient pouvait mourir en attendant. Second avantage, pour peu qu’il vieillisse un peu, il aurait oublié de quoi il était malade. Et comme certains pharmaciens se faisaient un plaisir de lui faire payer la location du lit, il y avait aussi ceux qui avaient la bonne idée de rentrer chez eux tous seuls. Pour en dissuader d’autres, on pouvait aussi leur prescrire de coûteuses réunions avec un psychologue chargé de les convaincre à leurs frais qu’ils n’étaient pas malades. Une troisième technique était mise en place, consistant à considérer qu’un patient qui n’avait pas sonné ou hurlé qu’il avait mal depuis deux ans était sans doute mort. Son lit pouvait être libéré à la demande de tout autre patient debout. Du coup, les patients astucieux s’étaient munis de coucou-clocks qui sonnaient “aie” à intervalles réguliers. Mais malgré tout, tous les patients ne mourraient pas en route. Bien que certains qui s’étaient perdus dans les couloirs à la recherche du sort de leur dossier médical avaient été retrouvés morts et desséchés. Ce qui arrivait aussi à des brancardiers qui ne trouvaient pas la sortie. Et soigner sans arrêt des patients qui viennent perturber les moments de tranquillité, en se plaignant tous des mêmes maladies et en s’obstinant à ne pas suivre le traitement préconisé par les premiers soins …. disons le tout net, c’était fatigant. Alors pour délester un peu le travail, l’hôpital engageait chaque semestre une armée d’internes. Cette population, jeune et inexpérimentée, était chargée de déshabiller le patient, de l’ausculter, de lui faire les analyses nécessaires, de mettre au propre son histoire et éventuellement de préconiser des traitements. Elle se relayait d’année en année, trop contente d’apprendre comment soigner si elle rêvait de devenir médecin ou d’apprendre comment patienter si elle rêvait de devenir patient ou brancardier. Ces hordes de jeunes évitaient à ceux des médecins qui n’ont pas une passion pour le contact avec les patients de risquer d’attraper une maladie en approchant desdits patients. Les internes en question ne semblaient pas trop se plaindre de leur sort. Ils étaient certes rémunérés au tarif de celui qui travaille et qui ne sait pas, très inférieur au tarif de celui qui – notamment – sait. Mais ils pouvaient en profiter pour parfaire leur bronzage sur les marches de l’hôpital et assister à des opérations, ce qui leur permettait pour plus tard de s’entraîner à souffrir ou à charcuter selon le camp qu’ils choisissaient. Et c’était particulièrement utile car à devenir brancardier, avant de bien maîtriser leur métier dans la circulation des couloirs tordus, au parquet dangereux, à la lumière défaillante, il y avait toujours des bras cassés. On parlait à demi-mots de médecins qui, en fréquentant trop les patients, avaient attrapé des tours de reins, des insomnies, voire même une terrible maladie, l’empathie. Mais heureusement, la mise en place de cabinets de consultations avec vitre de protection, et la quasi-interdiction aux malades d’ouvrir la bouche en présence des médecins avait rapidement mis fin à tout risque que l’un fracture les oreilles de l’autre en essayant de lui expliquer ce qu’il ressentait. D’autres mesures dissuasives avaient été mises en place. Notamment l’obligation de fournir un certificat de vie de celui qui vous avait rendu malade et qu’on souhaitait assassiner. Au cas où le responsable serait mort de mort naturelle, cela faisait un cas de moins. Cette procédure permettrait avec régularité de vider les lits. Deuxième mesure astucieuse, obliger le patient à rapporter l’entier de son dossier médical, imprimé sur des feuilles dont la couleur était soigneusement choisie, et attaché avec des pansements dont le format était imposé. Et tant qu’à faire obliger le patient à apporter son dossier deux semaines avant tout espoir de consultation afin de pouvoir pendant la consultation lui fermer le bec d’un sec “ la faculté a lu votre dossier, finissez”. Troisième mesure encore plus astucieuse, d’autant plus que ne figurant dans aucun traité de médecine, obliger le patient à apporter un échantillon de son sang et de ses urines dans une petite fiole transportable. Pourquoi faire alors que leurs analyses étaient disponibles dans le volumineux dossier obligatoire ? Ah bah oui mais le dossier était bien lourd à transporter et les médecins souhaitaient parfois se dispenser d’avoir à le porter et préféraient renifler les urines eux-mêmes. Certes, la plupart du temps, les précieuses fioles scellées à la cire étaient retournées aux patients, non ouvertes, mais c’était néanmoins devenu une coutume. On raconte que l’expression “il se paye ma fiole” vient de là. Les médecins n’étaient bien sûr pas les seuls à travailler à l’hôpital. Il y avait aussi les infirmières. Les deux corporations, bien que travaillant ensemble avaient une forte propension à rappeler régulièrement qu’elles n’avaient pas gardé les microbes ensemble et que chacun avait sa place et sa fonction dont il convenait de ne pas sortir. Les unes étaient sous l’autorité d’une direction des soins infirmiers dont la principale préoccupation était l’absence de bruit dans les couloirs et d’éviter à tout prix une élévation de température. Une méthode imparable avait été développée, casser le thermomètre ce qui évitait tout coup de chaud. Quant aux médecins, ils dépendaient plus ou moins d’un médecin chef, mais avec une grande habitude d’autonomie, issue pour certains d’entre eux du fait qu’il était quasi-impossible de les changer de salle d’opération contre leur gré. L’hôpital est toutefois un milieu éminemment dangereux et où les médecins auraient pu attraper les pires maladies. Pour éviter cela on s’efforçait de les changer régulièrement de spécialité car la compétence acquise pouvait se révéler nuisible à ceux qui ne l’avait pas atteinte. On les changeait aussi de lieu afin qu’ils ne copinent pas inutilement avec les malades ou les brancardiers. Du coup, certains habitant un peu loin de leur salle d’opération commençaient de réfléchir à la bonne technique opératoire de chez eux, et continuaient la réflexion dans le train. Ainsi de trois jours de présence obligatoire à l’hôpital, il en faisait une après-midi, puis une journée complète et une matinée, de sorte qu’ils pouvaient prétendre être bel et bien trois jours à l’hôpital. De toutes les façons, chaque trimestre, une période de sanatorium était organisée pour s’assurer qu’ils ne s’habituent pas inutilement à voir passer des patients. Et pourtant, tous n’en mourraient pas même si tous étaient frappés.
Pour les soins qu’ils recevaient, soyons honnêtes. Si l’on se donnait le mal de regarder le détail des sutures et des coups de bistouris, on y voyait au microscope la trace d’un travail extrêmement soigneux et extrêmement technique quelle que soit la complexité de la pathologie. Et finalement, si les patients se plaignaient de n‘être pas assez bien traités, ils n’avaient qu’à s’en prendre à leur absence de syndicat. Les médecins avaient un syndicat, les infirmiers avaient un syndicat, les brancardiers avaient plus ou moins un syndicat, et les patients, bien que rémunérant directement ou indirectement l’ensemble des trois autres corporations n’avaient pas de syndicat. Avec philosophie, m’a-t-on dit, un Docteur appelé Choron aurait énoncé .. « qu’ils crèvent.» La Cour des Aides qui autrefois avait siégé dans les lieux vénérables, constatait amèrement qu’il n’existait aucun outil pour mesurer l’efficacité des hôpitaux principaux et encore moins de celui capital, ce qui paraissait à la Cour des Aides un privilège extraordinaire … »

Ainsi se termine le texte de ce récit persan du correspondant de l’illustre auteur, disponible aux yeux de son inventeur qui a bien voulu m’en rapporter la substance quelque temps après sa découverte. Un morceau de page qui semble pouvoir se rattacher aux extraits ci-dessus, révèle toutefois un usage assez constant dans ce pays aux moeurs étranges selon lesquelles le directeur de l’hôpital capital est destiné à devenir le grand coordinateur des prescriptions à destination des hôpitaux principaux et centraux,ces-derniers appelés ainsi parce qu’ils sont situés au coeur de chaque provinces du pays. Rarement ces fonctions ont été accordées à une femme. Il semble selon des archives, cependant parcellaires parvenues jusqu’à nous,  que deux d’entre-elles soient arrivées à ce poste.

«Chuut, on ne parle pas d’argent en politique»

Les Suisses ont un curieux rapport à l’argent. C’est le sujet dont on ne parle pas, comme ils l’enseignent déjà à leurs enfants. Rien d’étonnant dès lors qu’ici, on ait du mal à être transparent sur le financement des partis et des campagnes politiques. Mais de plus en plus de voix s’élèvent pour changer cela. Dix perles sorties de notre coffre-fort sur la démocratie Six ans, 6600 contributions: c’est le trésor de SWI swissinfo.ch, que nous enrichissons depuis 66 mois de contenus sur la démocratie. Cet été, nous vous présentons dix articles phares de cette collection. Parce que la démocratie, avec la question du climat et la prévoyance retraite, est l’un des sujets les plus discutés de notre époque dans le monde. Manque de transparence sur le financement des partis et des campagnes: c’est une des rares critiques que la Suisse doit affronter à l’international. Et elle revient avec une belle régularité. En janvier 2015, un article de la «Handelszeitung» a fait sensation. C’était la…

Si on parle de démocratie numérique, la Suisse est un pays sous développé

Partout dans le monde, des initiatives citoyennes et des start-ups testent de nouvelles formes de participation politique sur internet. Et que fait la Suisse? Elle laisse passer le train. En tant que «championne du monde de la démocratie directe» (aucun pays ne vote aussi souvent), elle serait pourtant prédestinée à en être la locomotive. Dix perles sorties de notre coffre-fort sur la démocratie Six ans, 6600 contributions: c’est le trésor de SWI swissinfo.ch, que nous enrichissons depuis 66 mois de contenus sur la démocratie. Cet été, nous vous présentons dix articles phares de cette collection. Parce que la démocratie, avec la question du climat et la prévoyance retraite, est l’un des sujets les plus discutés de notre époque dans le monde. En Allemagne et au Portugal, les citoyens votent électroniquement sur les questions du ménage communal. En Australie et en Argentine, les électeurs devraient pouvoir bientôt se prononcer directement sur les affaires parlementaires. En Estonie,…