Catégorie : Editeurs

Précisions sur l’incidence d’un plan de cession et de la rupture de plusieurs activités dans le cadre d’une rupture brutale de relation commerciale établie

La Cour de cassation à ici l’occasion de rappeler que l’entreprise qui s’estime victime d’une rupture brutale de relation commerciale établie ne peut pas se prévaloir de la relation qu’elle avait nouée antérieurement à un plan de cession si l’entreprise cessionnaire n’a pas entendu reprendre l’activité litigieuse dans des conditions similaires. Elle peut en revanche solliciter des juges du fond qu’ils analysent le caractère suffisant de l’ensemble des préavis lorsqu’il a été constaté que plusieurs activités ont été rompues selon des préavis différents.

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Portage salarial : le salarié porté peut-il bénéficier des congés pour événements familiaux ?

Le salarié porté qui effectue une prestation pour une entreprise cliente lorsque survient un des événements familiaux ouvrant droit à une autorisation exceptionnelle d’absence bénéficie de jours d’absence dans les conditions prévues par la loi et sans réduction de sa rémunération. Ces jours d’absence étant assimilés à du temps de travail effectif, ils doivent être pris en compte pour la détermination de la durée du congé annuel.

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Le temps de trajet lié à l’exercice d’un mandat peut ouvrir droit à heures supplémentaires

Un salarié, titulaire de plusieurs mandats au titre desquels il bénéficie d’un crédit mensuel de 55 heures de délégation, conteste la rémunération versée par l’employeur au titre de ses temps de trajet liés à l’exercice de ses fonctions représentatives. Ceux-ci ont été rémunérés, lorsqu’ils dépassaient ses horaires habituels de travail, comme du temps de travail effectif. Mais ils n’ont pas été décomptés comme du travail effectif et, de ce fait, ne lui ont pas ouvert droit aux majorations pour heures supplémentaires.

La cour d’appel l’ayant débouté de ses demandes, le salarié s’est pourvu en cassation. La chambre sociale de la Haute Cour lui a donné raison, complétant ainsi sa jurisprudence.

Des temps de trajet rémunérés comme du travail effectif…

Depuis 1997, la Cour de cassation considère que le temps de trajet effectué en exécution des fonctions représentatives des salariés doit être rémunéré lorsqu’il est pris en dehors de l’horaire normal de travail et dépasse en durée le temps normal de déplacement entre le domicile et le lieu de travail (Cass. soc. 30-9-1997 n° 95-40.125 PB). Elle a depuis confirmé ce principe à de nombreuses reprises (voir notamment Cass. soc. 5-11-2003 n° 01-43.109 FS-PBRI ; Cass. soc. 18-5-2011 n° 09-70.878 F-D). La même règle s’applique au temps de trajet s’inscrivant dans un dépassement de crédit d’heures pour circonstances exceptionnelles (Cass. soc. 10-12-2003 n° 01-41.658 FS-P).

A noter : A contrario, lorsque le temps de trajet est compris dans l’horaire normal de travail, il ne peut pas donner lieu à retenue sur salaire (Cass. soc. 20-2-2002 n° 99-44.760 F-D).  

En 2013, la Cour de cassation a précisé ce principe : le temps de trajet pris en dehors de l’horaire normal de travail et effectué en exécution des fonctions représentatives doit être rémunéré comme du temps de travail effectif pour la part excédant le temps normal de déplacement entre le domicile et le lieu de travail (Cass. soc. 12-6-2013 n° 12-12.806 FP-PB et n° 12-15.064 FP-PB : RJS 8-9/13 n° 615).

A noter : Ainsi, le temps de déplacement du représentant du personnel est distingué du temps de déplacement domicile-lieu de mission, qui selon l’article L 3121-4 du Code du travail n’est pas un temps de travail effectif, mais fait l’objet d’une contrepartie soit sous forme de repos, soit sous forme financière lorsqu’il excède le temps normal de trajet domicile-travail.

… et pris en compte comme du travail effectif

En l’espèce, la cour d’appel avait admis que le temps de trajet du représentant du personnel devait être rémunéré comme du temps de travail effectif. Mais selon elle, cela ne signifiait pas pour autant que ce temps doive être décompté comme du temps de travail effectif et, par suite, déclencher le cas échéant le régime des heures supplémentaires. Elle s’appuyait notamment sur la définition légale du temps de déplacement professionnel visée ci-dessus, et sur le fait que les heures supplémentaires sont accomplies à la demande de l’employeur dans le cadre de l’activité professionnelle du salarié, pendant laquelle il est à la disposition de ce dernier. Or, dans l’exercice de son mandat, le représentant du personnel se trouve hors lien de subordination avec l’employeur.

L’argument est balayé par la Cour de cassation : en retenant cette solution, la cour d’appel a violé le principe selon lequel les représentants du personnel ne doivent subir aucune perte de rémunération en raison de l’exercice de leur mandat. En conséquent, si les temps de trajet imposés par l’exercice de ce mandat excèdent les temps normaux domicile-travail, ils doivent être pris en compte pour apprécier si le seuil de déclenchement des heures supplémentaires a été atteint, et rémunérés comme tels.

A noter : La solution, rendue à propos des délégués syndicaux, délégués du personnel et membres du comité d’entreprise, est transposable aux membres du comité social et économique.

Laurence MECHIN

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Cass. soc. 27-1-2021 n° 19-22.038 F-P, B.

Des modèles pour que les associés de SAS participent aux décisions collectives au temps du Covid-19

La pandémie de Covid-19 empêche la tenue des assemblées générales, y compris d’approbation des comptes, selon les modalités habituelles. Le Gouvernement a mis en place des dispositifs dérogatoires complexes pour permettre la consultation des associés sans avoir à les réunir physiquement.

Un supplément au BRDA 5/21 du 1er mars 2021 est consacré à ces dispositifs. Rédigé par Bruno Dondero et François Gilbert, de CMS Francis Lefebvre Avocats, il est assorti de nombreux modèles qui devraient aider les entreprises et leurs conseils à rédiger leurs actes. 

Voici deux modèles, destinés aux SAS :

l’un pour convoquer l’assemblée générale d’une telle société ;

l’autre pour provoquer la consultation écrite des associés.

Pour découvrir d’autres modèles et accéder à des commentaires détaillés sur ces dispositifs complexes, commandez le numéro spécial du BRDA « Assemblées et organes sociaux en période de pandémie ».

Le litige opposant les co-traitants d’un marché de travaux publics peut relever du juge administratif

Le juge judiciaire dispose par principe d’une compétence pour connaître d’un litige né de l’exécution d’un marché de travaux publics lorsqu’il oppose des parties liées par un contrat de droit privé. Toutefois, si la responsabilité recherchée est quasi-délictuelle, le juge administratif est alors compétent pour en connaître.

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