Catégorie : Suisse

Simonetta Sommaruga se retire à son tour du gouvernement suisse

Un peu plus d’un mois après son collègue Ueli Maurer, Simonetta Sommaruga a annoncé mercredi sa démission du Conseil fédéral pour la fin de l’année. La ministre socialiste a évoqué la santé de son mari pour expliquer ce retrait inattendu. «Cette décision est abrupte et arrive plus tôt que prévu», a expliqué Simonetta Sommaruga devant la presse à Berne. Son choix est lié à la santé de son mari, hospitalisé la semaine dernière suite à un AVC. «Un choc», qui ne lui permet pas de continuer comme avant. Cet événement représente une coupure, pour la Bernoise de 62 ans. «J’ai informé mes collègues au Conseil fédéral ce matin de ma décision». La fonction de conseillère fédérale réclame une disponibilité de tous les instants, a-t-elle souligné. «Ces douze dernières années, j’ai servi dans ce poste avec passion, jusqu’au bout. Je vais travailler encore deux mois avec toutes mes forces», a assuré Simonetta Sommaruga. De gros dossiers sont sur la table du gouvernement et de son département…

«Chaque maison non construite aide l’écosystème alpin»

Environ 40 pour cent des émissions de CO2 dans le monde proviennent du secteur du bâtiment. Dans l’espace alpin aussi, on construit énormément et souvent de manière peu durable, en produisant «beaucoup de déchets», regrette le journaliste d’architecture Köbi Gantenbein. Il s’est donc donné pour mission de changer cela. Le Grison Köbi Gantenbein est un fin connaisseur: il est le fondateur et rédacteur en chef de longue date de la revue d’architecture Hochparterre et président sortant du jury du prix d’architecture «Constructive Alps». En tant que tel, il observe et commente l’évolution de la construction en Suisse et dans l’ensemble de l’espace alpin. Son verdict: ils existent, les projets exemplaires dans l’arc alpin entre la Slovénie et la France, des maisons bâties ou rénovées de manière durable, efficaces sur le plan énergétique et d’une grande qualité architecturale. Toutefois, ils sont encore trop peu nombreux. «Constructive Alps» veut leur donner plus de visibilité, par le…

La panique n’a pas grand-chose avoir avec les bousculades meurtrières

La nouvelle de la mort de plus de 150 personnes dans une bousculade lors d’une fête à Séoul a profondément bouleversé Claudio Feliciani. Le chercheur suisse vivant au Japon est spécialisé dans l’étude des mouvements de foule et la manière de les gérer. Interview. «On me dit souvent que je fais des recherches sur des choses inutiles alors qu’il y a des problèmes importants comme le changement climatique ou la famine en Afrique. Puis, pour une fois, il se passe quelque chose qui vous concerne. Vous pensez que vous auriez pu faire quelque chose pour l’éviter, mais vous ne l’avez pas fait. Cela vous fait vous sentir encore plus impuissant et inutile.» C’est ce que nous a écrit Claudio Feliciani en parlant de la tragédie qui s’est déroulée à Séoul le week-end dernier, lorsque plus de 150 personnes ont perdu la vie, écrasées par la foule dans le quartier d’Itaewon, célèbre pour sa vie nocturne animée, lors d’une fête d’Halloween. Claudio Feliciani est chercheur à l’Université de Tokyo.

La fin des ACMV il y a 30 ans

https://www.24heures.ch/il-y-a-30-ans-les-ateliers-mecaniques-de-vevey-disparaissaient-569740251375?fbclid=IwAR0i4OyoeXNjDHOpLpiXLdugDfp6ek6JzGdQ-jpdqc4puGc9CuxWHPsZJAY

l y a 30 ans, les Ateliers mécaniques de Vevey disparaissaient

En 1992, la direction annonçait la fermeture de ce fleuron industriel, concepteur de turbines, de tracteurs, de trams et une pièce de la fusée Ariane.

Claude Beda

Publié: 28.10.2022, 18h1111

Jusque dans la première moitié du XXe siècle, Vevey était la première cité industrielle vaudoise. Il y a une trentaine d’années encore, 1200 employés œuvraient derrière la gare CFF dans les Ateliers de constructions mécaniques (ACMV). Mais, fin octobre 1992, la direction de l’entreprise annonçait la fermeture de son site veveysan pour le 30 juin 1993, entraînant le licenciement des 148 derniers rescapés des ateliers historiques, dont 45 immédiatement.

«C’était une catastrophe qui a fait grimper le taux de chômage à 13%. Cela marquait la fin de l’ère industrielle à Vevey.»Yves Christen, ancien syndic de Vevey

«C’était une catastrophe qui a fait grimper le taux de chômage à 13% dans la ville, commente Yves Christen, syndic à l’époque. Cela marquait la fin de l’ère industrielle à Vevey. L’esprit des pionniers avait cessé de souffler sur la ville.» Quelques semaines auparavant, Vevey avait déjà perdu un autre fleuron, la fabrique de cigares Rinsoz-Ormond, qui avait passé en mains genevoises.

L’aventure spatiale

Cette fermeture était la dernière étape d’une lente agonie commencée à la fin de l’année 1990 par la vente à un conglomérat autrichien de l’ancien secteur phare des ACMV, l’hydraulique, suivie peu après des premiers licenciements. Une fin accélérée par la débâcle d’Omni Holding et de son ex-patron Werner K. Rey. Celui-là même qui avait été accueilli quasi en «sauveur» des ACMV en 1985. Dans le sillage du secteur de la mécanique lourde, la fermeture des ateliers veveysans signifiait aussi la fin de la grande aventure spatiale de l’entreprise veveysanne.

Les ACMV avaient été fondés en 1842 par Benjamin Roy. Ils fabriquaient des tracteurs, des roues de moulins, des engins pour percer le tunnel du Gothard (1874), des turbines hydroélectriques, des ponts polaires pour les centrales nucléaires, des réservoirs de méthaniers aux États-Unis, des tramways et un harnais de la coiffe de la fusée Ariane. Leurs successeurs se nomment Andritz Hydro à Vevey, Bombardier-Transports à Villeneuve et APCO Technologies à Aigle, où se poursuit l’aventure spatiale. À la place des ateliers se dresse maintenant un complexe d’habitations, Les Moulins de la Veveyse, où vivent 1200 habitants.

Claude Béda est journaliste à la rubrique vaudoise de 24 heures. Passionné par les sujets de société et la vie des gens d’ici, il a couvert plusieurs régions du canton, avant de rejoindre la rédaction lausannoise. Plus d’infos

«La démocratie brésilienne a gagné»

Malgré la division de la société et le grand fossé entre le nouveau président de gauche et la forte majorité de droite au Parlement, le vainqueur des élections, Luiz Inácio Lula da Silva, a les idées ainsi que la force de conviction pour aider le pays et la population à faire face aux grands problèmes. C’est ce qu’affirme la chercheuse brésilienne Letícia Vargas Bento de l’Université de Saint-Gall. swissinfo.ch: Comment réagissez-vous à la très courte victoire de Lula à l’élection présidentielle? Letícia Vargas Bento: Je suis heureuse pour le Brésil, car la victoire de Lula montre que notre démocratie résiste à de graves attaques. Ces derniers mois, Jair Bolsonaro a menacé le processus électoral, la Cour suprême, les ministres et le système démocratique dans son ensemble. Nous avons gagné – mais c’est surtout la démocratie brésilienne qui a gagné. Il est tout de même surprenant de voir à quel point l’avance de Lula a fondu: alors qu’il avait encore six millions de voix d’avance…

Est-ce la fin de la médecine abordable?

Les sociétés pharmaceutiques seront bientôt en mesure de soigner de nombreux cancers et maladies génétiques. Mais les coûts de ces traitements sont prohibitifs pour une grande partie du monde. Il y a dix ans, une équipe de recherche en cancérologie de l’Université de Pennsylvanie, dans le nord-est des Etats-Unis, a touché au Graal. Tout est parti là-bas d’un prélèvement de globules blancs – élément essentiel du système immunitaire – chez une fillette âgée de six ans, atteinte d’une leucémie aiguë lymphoblastique, cancer fréquent chez l’enfant. Des cellules reprogrammées pour lutter contre la maladie ont été injectées à cette fillette déjà victime de deux rechutes après une chimiothérapie. Après deux semaines dans le coma, cette dernière s’est réveillée débarrassée de son cancer. Le traitement qui a abouti à ce quasi-miracle porte le nom de tisagenlecleucel, une immunothérapie que le groupe bâlois Novartis a contribué à développer avant de l’écouler sous le nom de marque Kymriah.

L’extraordinaire parcours de l’entrepreneur le plus riche de Suisse

Fondateur de la start-up Checkout.com, le Genevois Guillaume Pousaz est crédité de quelque 23 milliards de dollars de fortune. Basée à Londres, sa société présente la plus forte capitalisation mondiale dans le secteur de la fintech. Portrait d’un homme d’affaires très discret. Habitué à penduler entre Londres et Dubaï, Guillaume Pousaz (41 ans) a tout d’une rock star. Éternelle chemise blanche, sourire éclatant et allure athlétique, le Genevois se profile comme l’entrepreneur le plus riche de Suisse. Crédité d’une fortune de 23 milliards de dollars par le magazine Forbes, il n’en reste pas moins parfaitement inconnu du grand public. En 2012, ce Suisse a fondé à Londres l’entreprise Checkout.com. Active dans le trafic des paiements, la start-up fournit des services à des sociétés telles que Netflix, Pizza Hut, Adidas ou Sony. La croissance de la firme a été foudroyante. Employant aujourd’hui 1700 personnes dans 19 bureaux sur tous les continents, la société a récolté un milliard…

Giuliano da Empoli: «La guerre en Ukraine a largement contribué au succès de mon roman»

L’écrivain italo-suisse Giuliano da Empoli a reçu le 27 octobre le Grand Prix du roman de l’Académie française pour sa fiction politique «Le Mage du Kremlin». Une entrée étourdissante dans les coulisses du pouvoir russe qui lui vaut également une place dans le dernier carré du Goncourt. Il est finaliste de ce prestigieux prix qui sera proclamé le 3 novembre. En attendant, il se confie. Hauteur de vue, réflexion rapide, charisme intellectuel. Trois qualités attrayantes auxquelles il faut ajouter la modestie, et vous voilà en face de Giuliano da Empoli, désormais vedette, qui a séduit la presse et les milieux littéraires depuis la publication en avril dernier de son roman politique «Le Mage du Kremlin» (Gallimard). Il n’était donc pas étonnant que l’Académie française, à l’affût de perles rares, lui accorde l’une de ses plus prestigieuses récompenses: le Grand prix du roman. Pour ce même «Mage», écrit directement en français, l’auteur est également finaliste d’un autre prix illustre,…

Produire du biogaz au Bénin n’est pas toujours une sinécure

Au sud du Bénin, deux installations de méthanisation ont vu le jour grâce à des financements suisses. Elles permettent à la population de tirer le meilleur parti des déchets organiques qui souvent encombrent les rues et les marchés. Le succès de l’une et l’échec de l’autre offrent des pistes de réflexion pour de futures initiatives de ce type. Au bout d’un chemin de terre bordé de buissons, le rouge des drapeaux qui flottent au sommet du château d’eau saute aux yeux une fois franchi le grand portail d’entrée en fer. La couleur unit les étendards genevois, suisse et béninois qui dansent au rythme du vent. Après avoir parcouru les deux heures de route qui séparent Cotonou, la capitale économique du Bénin, de Houègbo, nous voici au Site de valorisation des déchets créé par la fondation genevoise ReBin en 2018. Mark Giannelli, le président de la fondation, nous accueille pour la visite des lieux. ReBin a vu le jour lors de la rédaction de son mémoire de Master of Business…

«Le Qatar est-il prêt à accueillir le monde entier? Je ne pense pas»

Plus que 20 jours avant le coup d’envoi de la Coupe du monde de football au Qatar. Comment vit-on en tant que Suisse dans un pays qui restreint la liberté d’expression et qui a été si fortement critiqué avant la Coupe du monde? L’enseignante Brigitte Gonzalez* nous donne un aperçu de cette culture pleine de défis. «Je vis dans le Golfe persique parce que j’ai reçu une offre d’emploi du Qatar il y a six ans, pour travailler à la Swiss International School. Mais cette école n’a de suisse que le nom. Elle est plus volontiers utilisée à des fins marketing. Aujourd’hui, je travaille comme enseignante dans une école qatarie. J’ai déjà vécu au Canada, en Grande-Bretagne, en République tchèque ou à Chypre. Je suis née en Suisse et j’ai passé les cinq premières années de ma vie à Zurich. Ensuite, ma famille a déménagé tous les trois ou quatre ans à cause du travail de mon père. C’est finalement en Amérique du Sud que j’ai fait mes études, que j’ai rencontré mon mari et que j’ai fondé une…