Catégorie : Suisse

La géothermie profonde pour aider à l’indépendance énergétique?

La guerre en Ukraine et le changement climatique forcent les gouvernements à relocaliser leurs approvisionnements énergétiques. En Suisse, les partisans de l’énergie géothermique jugent qu’elle peut aisément faire sa part. Encore faudrait-il qu’une véritable «success story» offre d’asseoir la dynamique. Des corps se prélassent dans les eaux tempérées de piscines extérieures, le regard porté vers les sommets enneigés alentour. Ces flots thérapeutiques – entre 33 et 36°C – sont présentés comme les plus chauds de Suisse. Voici les thermes luxueux de Lavey-les-Bains. Lorsqu’il émerge dans la vallée du Rhône, pas loin du Léman, le précieux liquide a déjà des kilomètres d’un long voyage sinueux derrière lui. À partir des montagnes, l’eau s’est écoulée à 3000 m sous terre, se réchauffant dans les profondeurs, avant de jaillir par un réseau de fissures à Lavey-Morcles. A un jet de pierre des bains, le cliquetis d’un appareil de forage mine le silence. Depuis janvier, une équipe…

Une vie parmi les Russes

Le Suisse Hanspeter Rikli vit depuis plus de 25 ans en Russie. À la tête d’une exploitation agricole proche de la frontière avec l’Ukraine, il ne pense pas que les sanctions occidentales auront un grand effet sur la classe moyenne russe. L’exploitation agricole de Hanspeter Rikli, dans le sud de la Russie centrale, s’étend sur une surface équivalente à 1400 terrains de football – une exploitation de taille moyenne pour les standards russes. Ce Suisse de l’étranger y cultive du soja et du blé, ainsi que des tournesols. Né dans le canton de Berne, il vit en Russie depuis plus d’un quart de siècle. Avec sa femme russe et sa fille de 13 ans, il vit et travaille à Voronej, à environ 300 kilomètres à l’est de la frontière avec l’Ukraine. Bien que Voronej compte plus d’un million d’habitants et d’habitantes, elle est considérée comme une ville provinciale russe typique, précise-t-il. La famille russo-suisse se soucie peu de la guerre. «La vie ici est la même qu’avant», commente…

De l’or russe pourrait avoir transité par Dubaï avant d’arriver en Suisse

Depuis le début des sanctions économiques contre la Russie, la part de l’or en provenance de Dubaï a augmenté en Suisse pour atteindre 15%. Des ONG et raffineurs évoquent un risque accru de contournement des sanctions. Dubaï, la cité de l’or. Une véritable plaque tournante du commerce mondial de ce métal précieux. La ville voit passer entre 20 et 40% des stocks mondiaux d’or chaque année. Son commerce a été valorisé à 56 milliards de francs l’an dernier selon le département des douanes de Dubaï. C’est la source d’exportation la plus lucrative après le pétrole. Une grande part de ces exportations arrive en Suisse, 4e partenaire commercial des exportations emiraties. Mais la ville est régulièrement pointée du doigt, notamment par l’ONU, pour son laxisme en matière de contrôle sur la provenance de l’or. Les Emirats arabes unis se sont aussi rapprochés de Moscou ces derniers mois, et ont refusé de condamner l’invasion en Ukraine. De quoi renforcer les arguments de l’ONG Swissaid…

La Constitution suisse, un compromis entre démocratie et fédéralisme

La première Constitution de l’État fédéral est un coup de génie. Elle prend en compte les cantons et ouvre ainsi la voie au maximum de démocratie possible. Elle est pourtant loin d’être parfaite. Des crises en découlent et des injustices sont gravées dans le marbre. Le 12 septembre 1848, la Diète fédérale adopte la première Constitution de l’État fédéral. Le texte résulte du travail de rédaction des représentants de tous les cantons, réunis dans l’actuel restaurant bernois «Zum Äusseren Stand». En cinquante jours, ils ont élaboré la première charte fondamentale de la démocratie suisse. Les premières élections au Conseil national, la Chambre basse du Parlement, sont organisées quarante-huit heures seulement après l’adoption officielle de la Constitution. Il s’agit d’élire les représentants du peuple pour chaque canton. C’est là l’élément clé de la jeune démocratie tout juste portée sur ses bases. Le Conseil national et le Conseil des États, la Chambre haute du Parlement, doivent…

La lettre de la démocratie

Chères amies et chers amis de la démocratie, C’est pour bientôt: cinq nouveaux membres non permanents du Conseil de sécurité vont prendre place dans les fauteuils gris foncé de la «Salle norvégienne» au siège des Nations unies à New York. Et parmi eux, pour la première fois, la Suisse. Le troisième plus jeune membre de l’organisation prendra ainsi place en 2023 et 2024 dans ce qui est peut-être l’organe de décision le plus puissant au monde. Selon l’article 24 de la Charte des Nations unies en effet, le Conseil de sécurité se voit conférer «la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales». Cette élection historique de la Suisse, qui s’est préparée depuis plus d’une décennie à sa nouvelle tâche, survient à un moment extrêmement difficile: avec la Russie, le Conseil de sécurité compte en effet un pays qui, de par sa guerre d’agression contre un autre membre de l’ONU, l’Ukraine, viole la Charte de l’ONU ainsi que le droit international depuis…

La Suisse élue au Conseil de sécurité de l’ONU

Comme prévu, l’Assemblée générale des Nations unies a élu ce 9 juin la Suisse comme membre non permanent du Conseil de sécurité pour 2023/24. La Suisse a été élue avec 187 voix sur 190 valables. La désignation de la Suisse, une première, ne constitue pas une surprise. Candidate officiellement depuis plus de 10 ans, elle a fait mieux que Malte, 185 voix, avec qui elle briguait les deux sièges du bloc d’Europe occidentale au sein de l’organe exécutif du système onusien. Il lui fallait rallier au moins deux tiers des Etats votants de l’organisation. Ces dernières semaines, le président de la Confédération Ignazio Cassis s’était montré confiant, affirmant que le nombre de voix requises était sécurisé. Sièges rouges et sièges bleus La Suisse entamera son mandat au Conseil de sécurité de l’ONU en janvier prochain, mais elle entrera dès le 1er octobre dans une période provisoire. Les présidents de l’organe exécutif onusien sont alors censés relayer à la Suisse tous les documents…

La visite de Michelle Bachelet en Chine entre engagement et risques

La haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme a mis fin récemment à une visite de six jours en Chine, alors que de nouveaux rapports font état d’abus généralisés à l’encontre de l’ethnie ouïghoure dans la région du Xinjiang. Michelle Bachelet n’a pas rendu publiques les conditions de sa venue négociées avec Pékin. A-t-elle obtenu des avancées ou mis sa crédibilité en danger? «J’ai beaucoup de sympathie pour Michelle Bachelet qui a effectué cette visite, car celle-ci pourrait aussi avoir un effet positif», confie l’Autrichien Manfred Nowak, ancien rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, qui s’est rendu en Chine en 2005. «Dans le même temps, le faire dans ces conditions – je veux parler du Covid-19 en particulier [une excuse possible pour les autorités chinoises de restreindre l’accès] – et pour seulement une semaine représente un exercice très risqué.» Le mandat de Michelle Bachelet expire en septembre. On ne sait toujours pas si elle en briguera un nouveau.

Le théâtre d’avant-garde au service de Poutine

Dans un roman d’une actualité brûlante paru sous le titre «Le mage du Kremlin», le politologue italo-suisse Giuliano da Empoli marie réalité et fiction pour approcher le pouvoir de Moscou. Connaisseur de l’Histoire russe, de sa littérature et de son théâtre, l’écrivain dévoile les multiples visages d’un immense acteur, Poutine. Un jeu de miroir digne d’une grande mise en scène. Soirée de première dans un théâtre d’avant-garde, quelque part à Moscou. S’y pressent ministres, banquiers, entrepreneurs… venus assister à une pièce sarcastique qui se moque du pouvoir. Son auteur? Vadim Baranov, un homme de théâtre averti et audacieux qui deviendra le conseiller politique de Vladimir Poutine. A ce dernier, il confiera: «Je ne connais pas très bien la politique, mais je sais ce qu’est un spectacle». Nous sommes vers la fin des années 1990, et c’est le début du roman de Giuliano da Empoli, «Le mage du Kremlin». Vadim Baranov est un personnage de fiction, derrière lequel se cache Vladislav…

«La Suisse peut faire valoir ses atouts de petit pays au Conseil de sécurité de l’ONU»

Sauf énorme surprise, la Suisse sera élue ce 9 juin pour la première fois, en tant que membre non permanent, au Conseil de sécurité de l’ONU. Mais quelle pourra être son influence face aux super puissances planétaires? La réponse d’Achim Steiner, directeur du Programme des Nations Unies pour le développement. swissinfo.ch: Un peu plus de vingt ans après son adhésion aux Nations Unies, la Suisse siégera pour la première fois au Conseil de sécurité, l’organe le plus puissant de l’organisation mondiale. Un membre permanent de ce Conseil, la Russie, a attaqué militairement un autre membre de l’ONU, l’Ukraine. Que peut faire un petit membre non permanent comme la Suisse dans ce contexte? Achim Steiner: Cela fait des décennies que la Suisse tire profit de son statut de petit pays sur la scène internationale pour intervenir en tant que médiateur. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le deuxième plus grand siège de l’ONU se trouve à Genève. La Suisse a su mettre en avant cette ville…

Les entreprises suisses manquent cruellement de bras et de cerveaux

Avec plus de 100’000 places vacantes enregistrées au premier trimestre 2022, la pénurie de main-d’œuvre atteint des records en Suisse. Un manque qui pourrait encore s’aggraver, faisant planer une menace sur la prospérité du pays. Comment y remédier? Quels sont les secteurs d’activité les plus touchés par cette pénurie? Les difficultés de recrutement touchent aussi bien le secteur secondaire (industrie) que tertiaire (services), selon les dernières données dévoilées fin mai par l’Office fédéral de la statistique (OFS). L’hôtellerie-restauration est particulièrement sous tension, tout comme le secteur des hautes technologies. Mais la pénurie touche aussi les soins, les transports, la construction, la logistique ou encore l’artisanat du bâtiment. Même les chauffeurs poids-lourds sont désormais des profils très recherchés. «La pandémie a donné un coup d’accélérateur à la digitalisation de l’économie et au développement de nombreuses chaînes logistiques. Tous les secteurs économiques…