Catégorie : Suisse

La Suisse devrait continuer à financer Frontex

Une majorité des Suisses estiment qu’il faut continuer à soutenir le corps européen des garde-frontières, selon le premier sondage de la SSR en vue des votations fédérales du 15 mai. Les lois sur la transplantation et le cinéma recueillent également une majorité d’avis favorables. Alors que la guerre est de retour aux portes de l’Europe, les Suisses ne semblent pas vouloir remettre en question la politique migratoire européenne. Le peuple vote le 15 mai sur la contribution de la Suisse à l’agence Frontex, chargée de surveiller les frontières extérieures de l’Europe, de lutter contre la criminalité transfrontalière et de gérer les flux migratoires. 63% des Suisses soutiennent la participation financière de la Suisse à Frontex, l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, révèle le premier sondage de la SSR réalisé mi-mars par l’institut gfs.bern. 29% des personnes interrogées sont contre et 8% sont encore indécises. Le sondage montre que seules les personnes qui se…

«En France, les partis politiques font croire que l’écologie est un thème comme un autre»

Silvia Iuncker-Gomez est une Genevoise «verte» devenue frontalière. Élue municipale en France, elle regrette que l’écologie ne soit pas davantage considérée par la classe politique française. «J’ai toujours aimé la politique, mais je m’intéresse surtout à la manière dont elle forme la vie citoyenne», déclare Silvia Iuncker-Gomez. Une envie d’agir concrètement qui a pris corps lorsqu’en 2020, lors des dernières élections municipales françaises, des amis lui ont proposé de figurer sur une liste de démocratie participative, sans casquette politique. Silvia Iuncker-Gomez, 47 ans, vit depuis 2009 avec son mari et ses deux enfants en France, à une quinzaine de kilomètres de Genève. Elle est née dans la cité de Calvin de parents espagnols ayant fui le franquisme. «Immigrée de deuxième génération», elle obtient la nationalité suisse à 24 ans. Mais alors que son origine espagnole l’a «beaucoup poursuivie» dans sa jeunesse, c’est finalement celle-là même qui lui permet de prendre part au…

La Suisse «fait le mort» en matière de régulation du trafic maritime

La Suisse est un site important pour les armateurs et donc une grande puissance maritime. Mark Pieth et Kathrin Betz expliquent comment on en est arrivé là et pourquoi le pays devrait réglementer davantage le secteur. Plus de 90% de toutes les marchandises sont transportées par la mer et 1,6 million de marins travaillent sur plus de 90’000 navires dans le monde. La Suisse joue un rôle important dans ce domaine: en tant que plaque tournante des flux de marchandises mondiaux et en tant que site important pour les compagnies maritimes actives au niveau international. Les juristes Mark Pieth et Kathrin Betz décrivent dans leur nouveau livre Seefahrtsnation Schweiz. Vom Flaggenzwerg zum Reedereiriesen («La Suisse nation marine. Un nain du point de vue du pavillon, devenu géant du transport maritime») comment un pays sans accès à la mer et sans tradition maritime est parvenu à cette position. Et quels risques cela comporte pour la Suisse. swissinfo.ch: Dans votre livre, vous décrivez…

«Par pitié… sauvez-nous, je veux garder ma famille en vie»

D’origine polonaise, Milena Nowak accueille chez elle, dans la banlieue de Zurich, une famille d’Ukraine. C’est grâce aux réseaux sociaux que le contact s’est établi. Via un message posté sur Facebook par Eldar, un adolescent de 16 ans. «Par pitié, nous vous prions de nous sauver de l’agression russe». Le 4 mars dernier, Milena Nowak a trouvé ce message dans sa boîte Facebook. Nom de l’expéditeur: Eldar. Un lycéen de Zhytomyr, dans l’ouest de l’Ukraine. Rédigé en anglais, son post contenait les informations suivantes: sa mère se prénomme Helena, sa sœur de deux ans Liubava. Eldar y a ajouté que son père avait dû rester en Ukraine à cause de la guerre. Et que lui-même cherchait un refuge dans un endroit sûr en Europe. Il avait encore précisé dans son post que sa mère était chargée de cours à l’Université de Zhytomyr. Et que lui-même avait fondé une start-up, qu’il avait étudié la langue allemande et qu’il appréciait tout particulièrement la Suisse. Dans la région de Zhytomyr…

Guerre en Ukraine: les familles suisses ouvrent leurs portes aux victimes

Avec la guerre en Ukraine, l’Europe connaît sa plus grande vague de réfugié-e-s depuis la 2e Guerre mondiale. À l’instar d’autres pays, le gouvernement suisse a décidé d’accueillir les personnes fuyant les combats. En raison de leur nombre toujours croissant, particuliers et familles d’accueil sont très sollicités. SWI swissinfo.ch analyse comment ces rencontres s’effectuent. Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux réfugié-e-s (HCR), la guerre a déjà fait se déplacer depuis le 24 février quelque dix millions de personnes d’Ukraine, dont bientôt 4 millions ont trouvé refuge hors de leurs terres. Généralement dans des pays limitrophes, parmi lesquels la Pologne. Mais des déplacements s’opèrent aussi de plus en plus vers l’Ouest. Jusqu’en Suisse où l’on attend près de 20’000 réfugié-e-s d’ici fin mars. Mais «beaucoup d’autres sont encore attendu-e-s», admet Andreas Freimüller, cofondateur de Campax, une plateforme qui recense les possibilités d’accueil. L’élan de solidarité…

La guerre en Ukraine menace le développement de nouveaux traitements contre le cancer

L’Ukraine et la Russie abritent des centaines d’essais cliniques. Dans le contexte de la guerre, les patient-es risquent de perdre leur accès aux traitements. Le développement de nouveaux médicaments prometteurs est également compromis. Les entreprises pharmaceutiques suisses sont directement concernées. Lorsque le directeur médical d’Incyte Steven Stein a appris l’invasion de l’Ukraine, il a immédiatement pensé aux personnes participant aux essais cliniques de l’entreprise. La société américaine de biotechnologie, dont le siège européen se trouve en Suisse, travaille avec dix prestataires en Ukraine, qui assurent la gestion des sites et des données. La semaine dernière, 78 personnes recevaient encore un traitement dans le cadre de leurs essais en Ukraine. «Lorsque la guerre a commencé, notre philosophie en tant qu’entreprise a été de prioriser la continuité des soins pour les patients et patientes, c’est tout», raconte Steven Stein à SWI swissinfo.ch. «Ces personnes sont déjà…

Lugano, l’acier et la guerre

Le Tessin est un pôle important pour le commerce des produits sidérurgiques en provenance d’Europe de l’Est. Le conflit en Ukraine et les sanctions contre la Russie affectent fortement la place économique de Lugano. Manno, dans la banlieue de Lugano. Un bâtiment commercial anonyme abrite Severstal Export Gmbh, une entreprise qui exporte et commercialise des produits sidérurgiques. Ses actions sont contrôlées par Severstal, un géant russe de l’acier aux mains d’Aleksej Mordashov. Cet oligarque, devenu le directeur financier de l’entreprise en 1992 alors qu’il avait 26 ans, est aujourd’hui à la tête d’un empire minier, bancaire et télévisuel. En 2021, il était l’homme le plus riche de Russie selon Forbes. Début mars, Aleksej Mordashov s’est retrouvé sur la liste des personnes sanctionnées par l’Union européenne (UE), car «il tire profit de ses liens avec les dirigeants russes», est-il écrit dans la justification officielle. Au Tessin, Severstal ne fait pas de commentaire, mais sa…

Les oligarques russes: ces hôtes gênants pour la Suisse

La Suisse est souvent considérée comme l’une des destinations préférées des milliardaires russes proches du Kremlin. Il est difficile de suivre la trace des oligarques et de leurs multiples passeports, visas et résidences. D’autant plus que leurs avocats et conseillers financiers brouillent les pistes en dissimulant les milliards de leurs clients derrière des sociétés écrans et des fonds opaques. Distinguer les faits de la fiction n’est pas facile. Mais les empreintes inimitables de certaines personnalités russes sanctionnées peuvent encore être relevées en Suisse – et pas seulement dans les banques. Les cas confirmés Le milliardaire russe le plus visible en Suisse est sans conteste Viktor Vekselberg. Il réside dans le pays depuis 2007 bien qu’il ait été la cible de sanctions en 2018 déjà. Son arrivée dans le pays fut marquée par une série de rachats d’entreprises effectués par l’intermédiaire du conglomérat Renova. Mais il fut contraint, en raison des sanctions liées à…

Le parquet fédéral montre les dents à la Russie

Longtemps soupçonné de connivence envers le Kremlin, le Ministère public de la Confédération (MPC) affiche désormais sa détermination. Une task force se chargera de collecter les preuves de crimes de guerre auprès des réfugiés ukrainiens. L’entraide judiciaire avec la Russie est suspendue. Le sort du banquier Oleg Shigaev, dont la justice suisse venait de valider l’extradition vers Moscou, devrait être réexaminé. Le parquet fédéral ne restera pas les bras croisés face au drame ukrainien. Le 22 mars, l’autorité a annoncé la création d’une task force dirigée par le nouveau Procureur général Stefan Blättler. Dans une prise de position adressée à Gotham City, le parquet explique que cette unité aura pour objectif «d’examiner les possibilités du MPC en lien avec le conflit entre la Russie et l’Ukraine» et «d’en éclaircir tous les aspects possibles». Ce groupe de travail se concentrera sur la collecte d’informations sur d’éventuels crimes de guerre, et l’entraide judiciaire avec la…

Affronter l’araignée pour vaincre sa peur

Bien que la phobie des araignées soit très répandue, peu de thérapies sont proposées en Suisse. Reportage au «séminaire de la peur» du zoo Walter. Un tigre passe devant la fenêtre. À l’intérieur, personne ne parle. Les six participant-es attendent en se triturant les doigts ou en se frottant la nuque. Le groupe a l’air tendu. Et ce n’est pas à cause du tigre qui se promène dehors. Ces personnes crispées sont inscrites à un séminaire de quatre heures sur l’arachnophobie, alors que plusieurs ont déjà des sueurs froides à la seule mention du mot «araignée». Viktor, le tigre de Sibérie de 180 kilos, s’invite aussi dans la discussion. «Avec ses grands yeux, presque tout le monde le trouve mignon», relève Elia Heule, l’un des deux biologistes présents dans la salle de séminaire du zoo Walter à Gossau, près de Saint-Gall. L’une des causes de la phobie des araignées est qu’elles ne possèdent pas de jolis yeux ou de nez, pas de visage lisible par les humains pour tenter d’y déceler des…