Catégorie : Suisse

Pourquoi le comptage des féminicides est un enjeu mondial

Faute de données fiables, les féminicides restent un phénomène sous-estimé dans la plupart des pays. L’ONU a adopté début mars des recommandations pour la prise en compte statistique de ces crimes visant spécifiquement les femmes. L’idée, partagée par la Suisse, étant qu’on ne peut combattre que ce qu’on peut mesurer. Dans leur couverture du récent procès d’un Genevois, jugé pour avoir poignardé à mort sa petite amie, les médias suisses francophones ont été nombreux à parler de «féminicide». «Féminicide ou suicide? Deux récits s’opposent» a-t-on lu dans Le Temps, tandis que Léman Bleu a choisi de désigner l’affaire comme le «féminicide de Chêne-Bourg». En France, la cavale d’un «policier soupçonné de féminicide» a aussi récemment fait les gros titres. Le féminicide se fraie un chemin dans le vocabulaire courant depuis quelques années. Le mot est entré pour la première fois dans un dictionnaire français en 2015. Auparavant, les mêmes médias auraient probablement titré sur le…

«Je suis fière d’avoir ouvert la voie à d’autres jeunes parlementaires»

En accédant à la présidence du Conseil national à 31 ans seulement, Pascale Bruderer a connu une carrière fulgurante. En 2019, elle s’est retirée de la vie politique pour se consacrer à l’entrepreneuriat. Depuis lors, elle a opté pour la discrétion médiatique mais a consenti à faire une exception pour swissinfo.ch. swissinfo.ch: Comment se développe votre start-up Crossiety, une plate-forme en ligne qui vise à faciliter les échanges et l’entraide entre les habitants? Pascale Bruderer: Crossiety se développe bien. En 2021, nous avons accueilli notre centième commune partenaire. En outre, la scalabilité de notre plateforme technologique s’est avérée excellente et nous avons atteint le seuil de la rentabilité. La pénétration du marché allemand a aussi été couronnée de succès et cela nous motive dans la préparation de notre expansion autrichienne. Mais, en tant que start-up suisse, une implantation rapide en Suisse romande revêt une importance encore plus grande pour nous. Bio…

Comment allez-vous voter?

Trois propositions, votre avis: participez au grand sondage SSR sur les votations du 15 mai. Les Suisses se prononceront sur trois objets lors du prochain dimanche de votations fédérales: un projet qui veut obliger les plateformes de streaming à financer la création de films et de séries suisses à hauteur de 4% de leur chiffre d’affaires réalisé dans le pays; la contribution de la Suisse au corps européen des garde-frontières Frontex; une nouvelle définition du consentement en matière de don d’organes qui permettrait d’augmenter le nombre de transplantations. Votre avis nous intéresse: que pensez-vous de ces propositions législatives? Avez-vous déjà décidé de mettre un oui ou un ou dans l’urne? Participez ici à l’enquête de la SSR.

Qui est Mathis Wackernagel, ce Suisse à l’origine de l’«empreinte écologique»?

Mathis Wackernagel est le Suisse qui a inventé et façonné le concept d’«empreinte écologique». Il vit aujourd’hui en Californie. Son combat pour l’écologie s’est développé à la suite de ses expériences d’enfance en Suisse. Entretien. Au cours de notre conversation sur Zoom, Mathis Wackernagel nous guide à travers ses souvenirs d’enfance en Suisse. «Je me suis toujours demandé comment il est possible d’utiliser à l’infini les ressources d’une planète limitée», confie-t-il. Mathis Wackernagel, qui est né et a grandi à Bâle, nous raconte que, dès son plus jeune âge, il aimait passer ses vacances à la campagne. Pour lui, ce furent des années vraiment formatrices. «Nous passions nos vacances d’été dans une ferme. Parfois, j’aidais même le fermier, ce qui était une expérience fascinante. Je me suis demandé s’il serait possible de vivre dans une ferme et d’y avoir toute la nourriture dont nous avons besoin.» Des Suisses à San Francisco swissinfo.ch dresse le portrait de personnes…

Les barrages qui vieillissent, un risque émergent pour des millions de gens

Des milliers de grands barrages dans le monde ont plus de cinquante ans. Ils ont de ce fait dépassé leur durée de vie théorique. En sont-ils pour autant moins sûrs? Gros plan sur la rénovation de l’ouvrage suisse du Val Verzasca, entre vieillissement et conséquences du changement climatique. L’ingénieur civil Francesco Amberg ne cache pas une certaine émotion. Durant sa carrière, il a visité des dizaines de réservoirs artificiels en Suisse et dans le monde, mais il s’est rarement trouvé confronté à un tel panorama. Positionné sur la crête de la digue du Val Verzasca, à quelques kilomètres de Locarno, dans le canton du Tessin, Francesco Amberg admire ce qui reste du lac de retenue en amont. Le bassin hydroélectrique a été presque vidé et les eaux turquoise ont fait place à un paysage gris et stérile, quasi lunaire. «Découvrir le lac pratiquement vide vous fait un certain effet», concède-t-il. Avec ses 220 mètres, le barrage du Val Verzasca est l’un des plus hauts d’Europe. James…

Pour Karin Schwab, le rêve californien est devenu réalité

La Suisse Karin Schwab est membre du top management chez eBay en Californie. Responsable du service juridique, elle joue un rôle clé dans la conclusion de contrats importants pour l’entreprise. Elle aimerait que sa carrière modèle puisse inspirer les jeunes femmes. Nous parlons avec Karin Schwab un matin de janvier, alors que le soleil brille sur la Silicon Valley. En Californie, il n’est pas rare de connaître des journées printanières et chaudes en plein hiver. Karin Schwab déclare qu’elle ne pourrait plus se passer du soleil californien. Pourtant, les Alpes suisses enneigées se détachent sur son fond d’écran Zoom. «J’y suis allée à Noël avec ma famille, nous avons fait du ski», raconte-t-elle. Les personnes qui vivent à l’étranger connaissent ce sentiment: «Chaque fois que je reviens, je me dis: ‘Oh, c’est chez moi’». Elle dit avoir encore des amis très proches en Suisse, «et même si nous ne nous voyons pas souvent, c’est comme si nous vivions au coin de la rue». Les Suisses de…

Pascale Baeriswyl: «La Suisse continuera à être perçue comme un bâtisseur de ponts crédible et neutre»

Depuis les sanctions prises contre la Russie, on entend dire à l’étranger que la Suisse a abandonné sa neutralité. Un malentendu? Nous avons posé la question à Pascale Baeriswyl, cheffe de la Mission permanente de la Suisse auprès des Nations Unies. swissinfo.ch: À l’étranger, la décision de la Suisse de participer aux sanctions contre la Russie a été interprétée comme un abandon de la neutralité. Est-ce un malentendu que vous avez dû clarifier ces derniers jours? Pascale Baeriswyl: Il est normal que les connaissances sur la neutralité suisse ne soient pas très élevées. Nous devons régulièrement expliquer notre neutralité, qui est différente de celle de la Croix-Rouge internationale, par exemple. Cela fait partie de notre travail quotidien. Mais oui: dans le contexte international actuel, très tendu, nous le faisons plus souvent qu’avant. Mais apparemment, la Suisse n’est plus perçue comme neutre par l’étranger. La Russie l’a placée sur la liste des «pays inamicaux». La…

La banque numérique n’est pas vraiment une solution pour les Suisses de l’étranger

Le Conseil des Suisses de l’étranger s’est réuni ce week-end. Le partenariat avec une banque numérique et la guerre en Ukraine ont suscité la nervosité. Mais il a aussi été fait état de succès. Le lobbying politique de l’Organisation des Suisses de l’étranger (OSE) a fonctionné malgré la pandémie. Réuni en ligne le week-end dernier, le Conseil des Suisses de l’étranger – parlement de la Cinquième Suisse – a pu présenter les fruits de ces efforts. Les années passent, mais les difficultés des Suisses de l’étranger avec les banques suisses ne sont toujours pas résolues. Il leur est de plus en plus difficile d’obtenir un compte bancaire à des tarifs acceptables. Beaucoup ont vu une solution dans l’émergence des banques numériques, y compris l’OSE. Cette dernière s’est concrètement engagée avec le prestataire de services de paiement Yapeal, une start-up suisse pour laquelle le partenariat avec l’Organisation des Suisses de l’étranger vaut la bagatelle de 50’000 francs. «Au pire…

«Chez Meta, nous sommes convaincus que la 3D va déboucher sur de nouvelles expériences»

Meta, anciennement Facebook, investit des milliards de dollars dans le métavers, un univers virtuel où les individus, représentés par des avatars, interagissent entre eux. Le groupe a ouvert un bureau à Zurich, qui devrait employer jusqu’à 300 spécialistes, pour effectuer des recherches sur cette technologie. Le responsable du site explique à swissinfo.ch à quoi ressemblera le futur de la troisième dimension. En octobre 2021, Mark Zuckerberg a non seulement annoncé que Facebook s’appellera désormais Meta, mais aussi que son entreprise allait se plonger dans le métavers, un nouvel univers numérique. Les gens abandonneront-ils les écrans d’ordinateur au profit de casques de réalité virtuelle pour naviguer dans des mondes en 3D? À Zurich, Meta a ouvert un premier bureau en 2016, lorsque le géant de l’Internet a acquis Zurich Eye, une spin-off de l’École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) qui se concentre sur la navigation visuelle des machines, leur permettant de «voir».