Catégorie : Suisse

Un ex-banquier suisse risque neuf ans de prison en Espagne

Un ancien gérant de Lombard Odier & Cie est accusé d’avoir participé à l’organisation criminelle du Chinois Gao Ping et d’en avoir blanchi les fonds aux côtés d’un autre ancien banquier et d’un financier belge, réfugié depuis des années en Suisse. Le parquet espagnol réclame à chacun une amende de 50 millions d’euros. Le procès vient de commencer. «Operacion emperador»: voilà le nom de code donné par la police espagnole à l’immense coup porté en 2012 à la mafia chinoise dans le pays. Le parquet anticorruption soupçonne l’entrepreneur Gao Ping d’être à la tête d’un réseau criminel international dédié à la fraude fiscale et au blanchiment. Gao Ping a été arrêté en avril 2013 et mis en liberté surveillée en juillet 2015 après avoir payé une caution de 400’000 euros. Selon l’acte d’accusation émis par le procureur Jose Luis Calama en 2020, des biens étaient importés de Chine en grandes quantités (mille containers par an) et distribués en Espagne via 39 sociétés peu transparentes, qui…

Voyage personnel dans un Palais des Nations en chantier

Le photographe Mark Henley s’est promené sur un chantier à près de 850 millions de francs suisses: celui de la rénovation du siège des Nations unies à Genève. Des années durant, il a été basé dans l’historique Palais des Nations, au centre de ce projet gigantesque. Son travail lui a valu d’être présélectionné pour le Sony World Photo Prize. Le Palais avait désespérément besoin d’être modernisé, à tellement d’égards. Dans mon petit bureau au dernier étage, la chaleur était parfois insupportable en été, et j’avoue avoir pris des photos des fenêtres rouillées. J’ai aussi pu apprécier les incohérences de ces bureaux installés dans des espaces qui n’avaient clairement pas été conçus pour ça et les autres aléas des changements d’affectation survenus au cours des 85 ans écoulés depuis l’achèvement de la structure principale, qui servait à l’origine à la défunte Société des Nations. Ici, on buvait l’eau des robinets à ses risques et périls, pour ne rien dire du danger d’incendie dû à…

Les États-Unis jouent leur crédibilité au Conseil des droits de l’homme de l’ONU

Après quatre ans d’absence, les États-Unis sont de retour au Conseil des droits de l’homme des Nations unies à Genève. Washington affirme vouloir contrer l’influence des régimes autoritaires et dénoncer les violations des droits humains. Mais certains doutent de son impartialité. Les États-Unis sont à nouveau membres du Conseil des droits de l’homme (CDH) de l’ONU. Le pays avait quitté l’organe intergouvernemental basé à Genève en 2018 sous l’administration de l’ancien président américain Donald Trump. Les responsables américains avaient alors invoqué le «chronique biais du Conseil contre Israël» et le bilan douteux de certains de ses membres en matière de droits humains pour justifier leur départ. Les États-Unis sont désormais de retour. Ils ont obtenu le statut d’observateur en 2021 et ont été élus pour un mandat de trois ans en tant que membres du Conseil à partir de 2022. «Le gouvernement américain a un énorme poids diplomatique, qui peut faire une grosse différence. S’il…

Un Suisse de l’étranger dessine les voitures du futur

Enfant, Marco Brunori aimait dessiner les voitures. Aujourd’hui, le jeune Bernois les conçoit à Paris pour Renault. Il se rend à son bureau au volant d’une petite Toyota. Marco Brunori a su très tôt le métier qu’il allait exercer. Ni astronaute, ni pilote, ni footballeur, non, il souhaitait devenir designer automobile. «À 12 ans, j’ai découvert dans un livre que des gens créaient des voitures», raconte le Bernois. Fortement impressionné, il souhaitait faire de même. Marco Brunori a toujours aimé dessiner les voitures. «Beaucoup d’enfants le font, mais je ne suis sans doute jamais sorti de cette période», confie-t-il. Aujourd’hui, à 32 ans, il peut déjà se targuer d’une remarquable carrière dans l’industrie automobile. Installé à Paris depuis six ans, il conçoit des voitures pour Renault. Ce n’est pas une Renault, mais une autre voiture imaginée par Marco Brunori qui sillonnera bientôt les routes d’Europe: la Microlino, une citadine électrique suisse. Ce véhicule de 2,51 mètres…

«Les effets seraient similaires à ceux d’un accident dans une centrale nucléaire»

La Russie menace plus ou moins ouvertement d’utiliser des armes nucléaires. Que signifierait l’utilisation de telles armes en Ukraine pour les pays environnants et dans quelle mesure la Suisse est-elle bien préparée? Le président russe a annoncé avoir mis la force de dissuasion nucléaire russe en alerte. Auparavant, Vladimir Poutine avait déjà menacé de manière subliminale d’avoir recours à des armes nucléaires. En Europe, une préoccupation que l’on croyait oubliée depuis la fin de la Guerre froide est donc en train d’émerger. La ministre suisse de la Défense a déclaré lundi devant les médias que la population ne devait pas avoir peur. «Je considère que l’utilisation d’armes nucléaires est improbable», a déclaré Viola Amherd. Oliver Thränert, du Center for Security Studies de l’École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), se veut lui aussi rassurant. «Je considère que l’utilisation d’armes nucléaires est improbable pour le moment. Vladimir Poutine menace pour diviser l’Occident…

Finalement, la Suisse s’aligne sur les sanctions UE / Russie

(Ce qui n’exclut pas sa mission habituelle de bons offices)

La Suisse reprend les sanctions de l’UE contre la Russie

Berne, 28.02.2022 – Vu l’intervention militaire de la Russie qui se poursuit en Ukraine, le Conseil fédéral a décidé, le 28 février 2022, de reprendre les paquets de sanctions édictés par l’Union européenne (UE) le 23 et le 25 février. Les avoirs des personnes et entités listées sont gelés avec effet immédiat ; les sanctions financières contre le président russe Vladimir Poutine, le premier ministre Mikhail Michoustine et le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov sont mises en œuvre sans délai. La Suisse réitère sa solidarité avec l’Ukraine et sa population et envoie des produits de première nécessité pour les personnes qui ont fui en Pologne.

À sa séance extraordinaire du 28 février 2022, le Conseil fédéral a décidé de reprendre les sanctions de l’UE contre la Russie de sorte à renforcer leur impact. Le Conseil fédéral a chargé le Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche (DEFR) d’adapter l’ordonnance en vigueur en se fondant sur les mesures prises par l’UE. La Suisse met en vigueur les sanctions d’entente avec l’UE. Il s’agit essentiellement de sanctions financières ou touchant aux biens. Les avoirs des personnes et entreprises figurant à l’annexe de l’ordonnance sont gelés avec effet immédiat ; il reste interdit d’établir de nouvelles relations d’affaires.

La Suisse applique aussi sans délai les sanctions financières que l’UE a décrétées contre le président russe Vladimir Poutine, le premier ministre Mikhail Michoustine et le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Elle réagit ainsi aux graves violations du droit international public dont ces personnes se sont rendues responsables. L’interdiction d’importation, d’exportation et d’investissement en rapport avec la Crimée et Sébastopol, en vigueur depuis 2014, a été étendue aux zones des oblasts de Donetsk et de Louhansk qui ne sont plus contrôlées par le gouvernement ukrainien.

Restrictions d’entrée et fermeture de l’espace aérien

Le Conseil fédéral a par ailleurs prononcé des interdictions d’entrée à l’encontre de plusieurs personnes qui ont des liens avec la Suisse et sont proches du président russe. La Constitution fédérale, à ses art. 184, al. 3, et 185, autorise le Conseil fédéral à prendre les décisions nécessaires pour sauvegarder les intérêts du pays et, notamment, préserver la sécurité extérieure, l’indépendance et la neutralité de la Suisse. Le Conseil fédéral a en outre décidé de suspendre l’accord visant à faciliter la délivrance de visas conclu avec la Russie en 2009.

De plus, en accord avec les décisions prises par d’autres pays européens, la Suisse fermera aussi son espace aérien dès lundi 28 février, 15 heures, à tous les vols en provenance de la Russie et à tous les mouvements aériens d’avions russes, à l’exception des vols effectués à des fins humanitaires, médicales ou diplomatiques.

La Suisse continue de proposer ses bons offices

En prenant ses décisions, le Conseil fédéral a tenu compte de la neutralité de la Suisse et de considérations relatives à la politique de paix. Il a réaffirmé la disposition de la Suisse à contribuer activement à la résolution du conflit par le biais de ses bons offices. L’attaque militaire sans précédent perpétrée par la Russie contre un État européen souverain a incité le Conseil fédéral à modifier sa pratique actuelle en matière de sanctions. La sauvegarde de la paix et de la sécurité ainsi que le respect du droit international constituent des valeurs démocratiques que la Suisse partage et défend avec ses voisins européens. La Suisse continuera d’examiner individuellement chaque nouveau paquet de sanctions édictées par l’UE.

Livraisons de produits de première nécessité à la population ukrainienne

Ces prochains jours, la Suisse acheminera quelque 25 t de produits de première nécessité à Varsovie, capitale de la Pologne. Le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) met à disposition des biens médicaux et des médicaments nécessaires de toute urgence à partir du stock de la Pharmacie de l’armée. Les produits de première nécessité sont destinés à la population ukrainienne se trouvant en Ukraine et dans les pays voisins. La livraison des produits sera accompagnée par des collaborateurs du Corps suisse d’aide humanitaire.

La Suisse prend les mêmes sanctions que l’UE contre la Russie

La Confédération reprend les sanctions européennes à l’encontre de la Russie, en réponse à l’intervention militaire en Ukraine. Le Conseil fédéral a décidé lundi de geler les avoirs du président russe Vladimir Poutine et de deux de ses ministres. Réuni en séance extraordinaire ce lundi, le gouvernement suisse a décidé de reprendre le paquet de sanctions édictées par l’Union européenne (UE) contre la Russie. Il s’agit essentiellement de sanctions financières ou touchant aux biens, a-t-il précisé dans son communiqué. Le président russe Vladimir Poutine, son Premier ministre Mikhail Michoustine et son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov font partie des personnes visées par les sanctions financières, qui prennent effet immédiatement, a déclaré le président de la Confédération Ignazio Cassis lors d’un point de presse. La Confédération entend ainsi réagir aux graves violations du droit international public dont ces personnes se sont rendues responsables, a expliqué le…

«La nature doit être notre alliée dans l’adaptation au climat»

Les solutions d’adaptation au réchauffement climatique sont au centre du nouveau rapport du GIEC, publié ce lundi. Entretien avec deux de ses auteurs en Suisse, le professeur de sciences politiques Thomas Bernauer et l’experte du climat Rupa Mukerji. Plus de 330 personnes d’une septantaine de pays ont passé en revue plus de 34’000 articles scientifiques: telles sont les bases du dernier rapport sur l’état de la planète que publie aujourd’hui le Groupe d’experts intergouvernemental des Nations unies sur l’évolution du climat (GIEC). Le document illustre les répercussions de l’augmentation des émissions et des températures sur les écosystèmes et les sociétés humaines, en particulier dans les villes, et met l’accent sur les mesures à adopter. Le GIEC et ses rapports sur le climat Le GIEC a son siège à Genève et réunit 195 États membres. Il est organisé en trois groupes de travail, qui se concentrent sur différents aspects liés au changement climatique: le groupe 1 étudie les aspects…

La neutralité, un concept toujours aussi difficile à expliquer et encore plus à pratiquer.

Sanctions contre la Russie : l’éternelle neutralité suisse

Les faits

Comme en 2014 lors de l’invasion de la Crimée, la Suisse semble décidée à ne pas s’aligner sur les sanctions européennes contre la Russie. Officiellement, il s’agit pour elle de maintenir un canal diplomatique avec Moscou. Une position traditionnelle mais qui est de plus en plus contestée.

La Suisse neutre, cela relève du pléonasme. Le pays jouit d’un statut qu’il défend bec et ongles de puissance non alignée depuis le congrès de Vienne en 1815. Cela a même été érigé en doctrine politique, celle des « bons offices », que l’on peut résumer ainsi : « Nous sommes un petit pays qui a peu de chances de peser sur la scène diplomatique mondiale. Dont acte : tâchons au moins de réunir les protagonistes majeurs autour de la table – à Genève idéalement. »

C’est pourquoi le gouvernement fédéral suisse ne semble pas parti pour mettre en œuvre des sanctions contre la Russie, à l’image de celles qui ont été adoptées par l’Union européenne et les États-Unis suite à l’invasion de l’Ukraine. Jeudi 24 février, par l’intermédiaire de son président Ignazio Cassis, le pays a annoncé qu’il ne renierait pas sa neutralité – ce qui « ne veut pas dire indifférence », a-t-il précisé. Il se contentera d’établir une liste de personnes et d’entreprises avec lesquelles il n’est pas possible de nouer de nouvelles relations d’affaires.

Garder le cap

Le pays ne dévie pas du cap fixé en 2014 à la suite de la guerre de Crimée. Il s’était évertué à maintenir une attitude neutre, justifiée alors par le mandat que le pays occupait à la tête de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe). Comme Ignazio Cassis l’a annoncé, la Suisse s’évertuera simplement, comme il y a huit ans, d’empêcher la Russie de contourner les sanctions européennes par son truchement.i

Pour la Suisse, la neutralité s’accompagne d’un certain pragmatisme. « En règle générale, la Suisse s’aligne sur les sanctions européennes tant qu’elle n’a pas d’intérêts économiques à préserver. Avec la Russie, les relations financières sont importantes, elle ne veut pas les compromettre », analyse Cédric Dupont, professeur à l’Institut de hautes études internationales de Genève.

Aussi, sur les quatorze vagues de sanctions économiques adoptées par l’Union européenne depuis celles qui ont frappé la Yougoslavie en 1998, la Suisse s’est alignée totalement huit fois, a repris les sanctions partiellement trois fois et s’y est opposée trois fois.

Liens économiques avec la Russie

Les liens économiques entre la Russie et la Suisse concernent surtout le secteur de la finance. Un certain nombre d’entreprises russes sont implantées en Suisse comme la société chargée de l’exploitation du gazoduc « Nord Stream 2 » ou la filiale dédiée au négoce du pétrolier Rosneft.

Les services financiers des Suisses sont appréciés. Selon un rapport de la Confédération suisse, daté de 2013, les banques helvétiques servaient d’intermédiaire pour 80 % des transactions relatives aux matières premières russes. Le pays est aussi un lieu de villégiature privilégié par les oligarques et grandes fortunes. En 2018, 15 % des personnes portées sur une liste de proches du Kremlin élaborée par Washington avaient des liens avec la Suisse.

Des sanctions contournées ?

D’après la banque centrale russe, les flux financiers de particuliers à destination de la Suisse ont en effet dépassé les 10 milliards d’euros cette année-là, soit plus du double de ce qui était auparavant la moyenne annuelle. Ces flux sont restés à des niveaux supérieurs depuis.

Relation en suspens

Cette attitude, toutefois, pourrait être compliquée à conserver. « La pression diplomatique sera beaucoup plus forte que pour la Crimée : ce qui se passe aujourd’hui est un cran au-dessus. Il sera plus difficile de ne pas justifier d’un alignement avec l’Europe, d’autant que Poutine ne joue manifestement pas le jeu des “bons offices” », estime le professeur de relations internationales.

« Les relations entre la Suisse et l’Union européenne ne sont pas au mieux sur fond de différends commerciaux : l’Union attend un peu de bonne volonté, la Suisse a l’occasion de montrer qu’elle appartient au bloc européen. Économiquement, elle y a intérêt », conclut-il.

https://www.la-croix.com/Economie/Sanctions-contre-Russie-leternelle-neutralite-Suisse-2022-02-26-1201202312

Il manque comme toujours sur ce genre de sujet plus que délicat une petite précision.

Lorsqu’un bloc décide d’un blocus avec un pays X , et qu’un pays neutre refuse d’appliquer le blocus ou l’applique de manière insuffisante, il permet en effet au pays X de continuer à discuter et à commercer.

La question à se poser est avec qui le pays X continue à discuter et à commercer.

La réponse est en général
– sur le plan diplomatique, il est normal et souhaitable que le pays mis au ban de la communauté internationale puisse encore disposer d’une plateforme neutre pour discuter et essayer de résoudre la crise. ( Innombrables missions dites de bons offices, entre belligérants)
– sur le plan économique ( versement de rétrocommissions, paiement des exportations d’armes vers des pays sous embargo, achat de gaz,….. la réponse fournie par le bloc ayant décidé l’embargo est en général « circulez il n’y a rien à voir »

Notre flore intestinale a désormais son coffre-fort suisse

Le Covid-19 nous veut du mal. Dans notre intestin pourtant, de nombreux virus, bactéries et autres micro-organismes prolifèrent, indispensables à notre existence. Un grand espoir pour la médecine. Les scientifiques souhaitant préserver ce joyau, le microbiome planétaire a dorénavant son refuge en Suisse. Une masse de travail. Le robot de séquençage installé au laboratoire de l’Hôpital universitaire de Bâle analyse simultanément l’information génétique de bactéries à partir de dizaines d’échantillons fécaux. Les prélèvements, livrés au laboratoire dans de petits tubes, proviennent de touristes rentrés d’Inde. «Nous recevons ces échantillons du monde entier», indique Adrian Egli. Le médecin dirige le département de bactériologie clinique et de mycologie (science des champignons) et réalise actuellement les premiers essais pour le projet international «The Microbiota Vault» (ou coffre-fort microbiotique). En résumé, il s’agit de cataloguer le microbiome mondial – soit l’ensemble…