Catégorie : Suisse

La guerre a commencé en Ukraine

Cette fois, ce ne sont plus des bruits de bottes, mais des bruits de bombes. Tôt ce matin, l’armés russe a lancé une vaste offensive terrestre et aérienne sur l’Ukraine. La condamnation de la communauté internationale est quasi unanime. La Suisse également «condamne dans les termes les plus forts l’invasion russe de l’Ukraine». Vladimir Poutine est intervenu par surprise à la télévision peu avant 4 heures du matin (heure suisse) pour annoncer une opération militaire en Ukraine. Quelques minutes plus tard, les première bombes tombaient sur le pays, notamment sur l’aéroport de Kiev, la capitale. «J’ai pris la décision d’une opération militaire», a dit le maître du Kremlin, dénonçant une fois encore un «génocide» orchestré par l’Ukraine dans l’est du pays et arguant de l’appel à l’aide des séparatistes et de la «politique agressive de l’OTAN à l’égard de la Russie» et dont l’Ukraine serait l’outil. «Je vous appelle à déposer les armes et à rentrer chez vous», a-t-il lancé aux…

Amérindiens et guerre bactériologique

Comment le mercenaire suisse Henry Bouquet (1719-1765) a joué un rôle douteux dans la guerre des Anglais contre les indigènes d’Amérique du Nord. 1763, le Traité de Paris met fin à la guerre de Sept Ans et au Canada français. Les troupes de Louis XV se retirent, mais leurs alliés indiens se révoltent, ne voulant laisser leurs terres au Britanniques. Pontiac, chef des Ottawas, fédère les tribus de la région des Grands Lacs. Seuls quelques forts résistent : Niagara, Détroit et Pitt (anciennement Duquesne, aujourd’hui Pittsburgh). La colonisation anglaise à l’intérieur des terres est compromise. C’était sans compter sur le colonel Henry Bouquet. swissinfo.ch publie régulièrement d’autres articles tirés du blog du Musée national suisse consacré à des sujets historiques. Ces articles sont toujours disponibles en allemand et généralement aussi en français et en anglais. Né à Rolle en 1719, Bouquet s’engage très jeune dans le régiment de Constant au service des Provinces-Unies…

La démocratie directe au cinéma: projections tests et pouvoir du public

«Tester» un film avant sa sortie est une pratique courante dans de nombreux pays. En Suisse, beaucoup de cinéastes l’ont déjà adoptée et des projections tests ont été introduites aux dernières Journées de Soleure. Mais en quoi le public est-il utile au montage final d’un film? Si vous adorez la franchise Scream, il y a de fortes chances que vous ayez un faible pour Dewey Riley, le policier joué par David Arquette. Présent dans la distribution des cinq films d’origine, il devait initialement mourir à la fin du premier. Mais au cours du tournage, le réalisateur Wes Craven, conscient de la cote de popularité de son personnage, a finalement tourné une scène de plus, dans laquelle l’officier de police est toujours vivant. Une scène prévue au cas où les projections tests plaideraient pour le maintien du rôle, ce qui est arrivé. L’anecdote a été abondamment relayée, notamment à Hollywood, où le recours à des projections tests est une pratique usuelle. Elle peuvent aboutir à différentes…

«Le débat suisse sur l’Europe est victime d’un mythe»

On attend ce mercredi une décision du Conseil fédéral sur la manière de poursuivre les relations avec l’Union européenne après l’échec de l’accord-cadre. Jusqu’à présent, la Suisse a joué la montre vis-à-vis de l’UE. Spécialiste du dossier européen, Gilbert Casasus en voit les raisons dans «la mentalité de réduit», cette tendance suisse à adopter la tactique du hérisson lors de crises. Gilbert Casasus, professeur d’études européennes à l’Université de Fribourg, se définit comme un «pro-européen critique». Ce qui veut dire: l’UE fait certes des erreurs, mais la Suisse ne peut pas s’en passer. Ce double national franco-suisse, qui a vécu 13 ans en Allemagne et est parfaitement bilingue, s’agace de la politique européenne actuelle de la Suisse. swissinfo.ch: Qu’est-ce qui vous dérange dans le débat sur l’Europe? Gilbert Casasus: Le débat européen de la Suisse est victime d’un mythe, celui de la mentalité du réduit. Nous continuons de croire que nous vivons dans une région alpine…

La liberté de la presse aux prises avec la loi suisse sur le secret bancaire

Les journalistes écrivant sur des données bancaires volées encourent jusqu’à cinq ans de prison selon la loi suisse. La crainte de sanctions pénales a dissuadé les médias helvétiques de participer à l’enquête «Suisse Secrets», soulevant des inquiétudes sur la liberté de la presse dans le pays. «Le fait que des données bancaires soient divulguées dans des médias étrangers alors qu’il est interdit de mener de telles recherches en Suisse est une aberration qui doit être corrigée», a réagi dans un éditorial Arthur Rutishauser, rédacteur en chef du plus grand groupe de médias de Suisse, Tamedia, basé à Zurich. Sa consœur Ariane Dayer, rédactrice en chef de la rédaction romande du groupe, a pour sa part écrit: «Dans notre pays, au 21e siècle, lorsqu’un journaliste signale [l’argent du crime], il est lourdement punissable. C’est inadmissible.» Violer la confidentialité de la clientèle est considéré comme un crime pour les banques en Suisse depuis 1934. Et depuis un durcissement de la…

«Caran d’Ache n’a pas choisi une stratégie de délocalisation»

Fondée en 1924 et spécialisée dans les instruments de dessin et d’écriture, Caran d’Ache exporte ses produits dans 90 pays. Carole Hubscher, la présidente de cette société familiale de 300 employé-es, s’engage à rester à Genève mais s’inquiète de la hausse drastique des coûts de l’énergie. Série: des femmes aux commandes Les femmes restent encore largement sous-représentées dans les hautes sphères de l’économie. Les 20 sociétés cotées sur l’indice phare de la Bourse suisse, le SMI, ne comptent par exemple que 19% de cadres dans leurs directions, dont aucune avec la fonction de CEO. La Suisse fait figure de mauvais élève en comparaison internationale dans ce domaine. SWI swissinfo.ch a décidé de donner la parole à des dirigeantes d’entreprises helvétiques dont les activités se déploient dans le monde entier. Des représentantes de l’économie suisse qui abordent les défis les plus urgents touchant actuellement leurs activités, entre prix de l’énergie, relations avec l’Europe et place…

L’État? L’économie? Non, ce sont les privés qui financent la politique suisse

En 2019, année électorale, les acteurs politiques suisses ont reçu près de 100 millions de francs de dons. En 2020, année de votations (comme elle le sont toutes dans ce pays), ce furent 50 millions. Un livre vient de paraître, qui démontre qu’en Suisse, ce sont des privés qui financent la politique. «Jusqu’ici, les informations détaillées sur l’argent de la politique, son origine, ses destinataires, son utilisation étaient largement inaccessibles. Ce n’est qu’au compte-gouttes que des journalistes ou des instituts de recherche parvenaient ici et là à apporter un peu de lumière sur ce monde obscur», écrivent les deux économistes Peter Buomberger et Daniel Piazza. Le premier est un ancien chef économiste de la banque UBS, le second fut responsable des finances du Parti démocrate-chrétien [devenu Le Centre]. Ces deux experts, de tendance libérale, sont donc des insiders – et soulignent que leur livre n’est pas une commande. «Wer finanziert die Schweizer Politik?» vient de paraître…

La Suisse peut-elle défendre ses idéaux au Conseil de sécurité de l’ONU?

Dans sa candidature pour un siège temporaire au Conseil de sécurité de l’ONU, la Suisse place les droits de l’humain au centre de ses préoccupations. Mais peut-elle vraiment amener sa politique en la matière au sein du plus puissant organe de décision de l’ONU — les yeux dans les yeux avec la Russie et la Chine? Les expertes et experts en doutent. Voir des portes s’ouvrir, renforcer son réseau de relations, gagner des partenaires pour ses propres intérêts, obtenir l’un ou l’autre siège dans un organe de l’ONU: telles sont les attentes réalistes qu’un pays membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU peut nourrir. L’influence réelle sur l’agenda de l’ONU est de toute façon limitée, à titre purement préventif — entre autres causes, le droit de veto qui n’appartient qu’aux cinq pays membres permanents, à savoir les États-Unis, la Russie, la Chine, la France et la Grande-Bretagne. Des paroles courageuses Il semble donc courageux que la Suisse, candidate à un siège pour les…

Credit Suisse aurait hébergé des milliards pour des clients sulfureux

Selon une enquête menée par 48 médias et publiée dimanche, Credit Suisse aurait hébergé pendant des décennies des milliards de francs pour le compte de dictateurs, de réseaux criminels et espions. Le numéro deux bancaire helvétique conteste les faits. Après les Panama Papers, une nouvelle enquête d’un consortium international de médias s’attaque au monde de la finance. Baptisée «Suisse Secrets», elle met en cause Credit Suisse. Les recherches, basées sur une fuite d’informations, ont été menées par le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung en collaboration avec les chaînes de télévision NDR et WDR ainsi qu’avec plusieurs autres partenaires médiatiques internationaux, dont le journal britannique The Guardian et le français Le Monde. Ces médias ont analysé des données de Credit Suisse fournies par une source anonyme. «Au mépris des règles de vigilance s’imposant aux grandes banques internationales, l’établissement a hébergé des fonds liés au crime et à la corruption plusieurs…

«Le retour à la normale sera compliqué pour certaines personnes»

Après deux années de pandémie, la vie d’avant reprend peu à peu ses droits. Mais notre comportement social a changé et les jeunes ont particulièrement souffert, met en garde la psychothérapeute Carola Smolenski. Le nombre de jeunes pris en charge par la Clinique psychiatrique universitaire de Zurich pour des pensées suicidaires a augmenté de façon dramatique durant la pandémie. Les capacités des services de psychiatrie spécialisés pour enfants et adolescent-es ont atteint leurs limites dans toute la Suisse, ce qui montre à quel point les traces laissées par ces deux années de crise sont profondes. Aujourd’hui, avec la fin de pratiquement toutes les mesures sanitaires en Suisse, on assiste à un retour progressif à la normale. Qu’avons-nous appris, que devrons-nous réapprendre et quelles seront les séquelles sur le long terme? Carola Smolenski, psychothérapeute et membre du comité de la Fédération suisse des psychologues (FSP), décrit les risques et les opportunités de la…